7 conseils pour éviter le stress les jours de laboratoire

Aujourd’hui, on va parler de ces séances qui te font peut-être stresser un peu plus que d’habitude : les séances de laboratoire avec tes élèves.


En tant que professeur de sciences, une part non négligeable des cours que tu dois donner devra probablement se faire sous forme de manipulations au laboratoire. Les élèves attendent ces moments avec impatience, mais ce n’est peut-être pas ton cas…


Ces séances au laboratoire peuvent être stressantes pour un enseignant, car elles impliquent d’autres choses que de simplement se retrouver dans une classe et de donner cours de manière théorique. Pour ne pas te sentir démunie en préparant tes séances au laboratoire, voici quelques conseils pour que ces séances soient aussi agréables pour toi que pour tes élèves.




Conseil n°1 : Tester la manipulation à l’avance


C’est vraiment le conseil indispensable avant de commencer une expérience. Qu’elle soit faite par toi en démonstration, ou par les élèves eux-mêmes, tester la manipulation à l’avance te sauvera de bien des tracas.


Si tu ne la testes pas avant, c’est la meilleure façon de te retrouver face à une catastrophe le jour J. Sur le papier, tout paraît simple, tout fonctionne. Mais dans la réalité, c’est parfois une autre histoire. Certaines expériences peuvent refuser de marcher sans que tu saches pourquoi. C’est pour ça qu’il vaut mieux éviter celles qui te posent problème.


La plupart du temps, les manipulations échouent parce que la préparation n’a pas été assez minutieuse. As-tu vérifié que tout le matériel est bien disponible et en état de marche ? Est-ce que les solutions sont encore valables, ou est-ce qu’elles ont pu se dégrader? Et les gestes à faire, tu les maîtrises bien ? Rien de pire que de te retrouver en pleine séance avec une expérience qui rate, surtout si tu ne peux pas expliquer aux élèves pourquoi ça ne marche pas !


Donc, mon conseil : prends toujours le temps de refaire la manip quelques jours à l’avance. Ça te permettra d’être plus à l’aise le jour où tu la feras en classe. Et si tu n’es pas trop en confiance, n’hésite pas à demander à une collègue de venir avec toi. À deux, c’est souvent plus rassurant, surtout si c’est une expérience que tu fais pour la première fois.




Conseil n°2 : Préparer un protocole clair et précis


Quand tes élèves doivent réaliser une expérience, il est important qu’ils aient un protocole bien détaillé, qu’ils puissent suivre facilement et à leur rythme. Sinon, tu vas te retrouver à courir dans tous les sens pour répondre à leurs questions, et crois-moi, ça peut vite devenir ingérable !


L’idée, c’est de rédiger un protocole qui explique clairement chaque étape de la manipulation. Il faut que tout soit bien organisé pour que les élèves puissent travailler en autonomie. C’est aussi une bonne idée de les habituer à lire toute la procédure avant de commencer. Comme ça, ils sont sûrs de ne pas se perdre en cours de route.


Si tu introduis du matériel qu’ils n’ont jamais utilisé, pense à ajouter une petite section qui explique comment s’en servir. Encore mieux : prends quelques minutes en début de séance pour leur montrer comment ça fonctionne. Par exemple, quand mes élèves font leur premier titrage, je leur explique comment manipuler une burette. Ça ne prend que quelques minutes, mais ça leur fait gagner énormément de temps et d’assurance pendant l’expérience. Et toi, tu es plus tranquille !


Tu veux travailler avec des protocoles déjà rédigés pour toi ? Tu peux aller retrouver 50 protocoles de biologie et 50 protocoles de chimie dans ma boutique, ou encore les acheter séparément par ici.



Conseil n°3 : Établir un règlement de laboratoire


La première fois que tu fais une manipulation avec une nouvelle classe, c’est vraiment important de leur rappeler les règles à suivre au labo. Ça peut paraître évident, mais mieux vaut toujours revoir ensemble les consignes de sécurité.


Il existe plein d’exemples de règlements pour les labos que tu peux trouver en ligne. À toi de choisir celui qui correspond le mieux à ton niveau d’enseignement et aux types de manipulations que tu fais. En début d’année, prends le temps d’expliquer à tes élèves pourquoi ces règles sont importantes. Ce n’est pas juste pour embêter le monde, c’est avant tout pour leur sécurité, et pour s’assurer que tout se passe bien.


Si tu veux t’inspirer du règlement que je donne à mes élèves, en option sciences, tu peux l'obtenir en cliquant ici. Je le trouve un peu long, mais au moins je suis sûre qu’il est complet ! Si je dois l’utiliser pour des élèves plus jeunes ou non scientifiques, je leur donne une version allégée.



Conseil n°4 : Anticiper les risques potentiels


Lors d’un laboratoire, il y a toujours plus de risques que lors d’un cours théorique. Pour minimiser les accidents, il est important de réfléchir à l’avance aux risques de la manipulation que tu vas effectuer, et de les prévenir autant que possible.


- Si une partie de la manipulation est plus risquée, tu peux par exemple imposer aux élèves de t’appeler pour réaliser cette partie en ta présence.

- Si l’utilisation d’un produit ou d’un matériel est risquée, ce matériel peut rester sur ton banc, et les élèves doivent venir l’utiliser devant toi.

- Si une réaction chimique peut dégager certaines vapeurs, tu dois bien spécifier à tes élèves qu’elle doit être réalisée sous la hotte.


Tous ces points potentiellement plus risqués doivent être mis en évidence d’une manière ou d’une autre, pour que tes élèves soient conscients du risque et se montrent plus attentifs à ce moment-là.


Les risques inhérents à toutes manipulations, tels que la casse de la verrerie utilisée, le fait de renverser une solution, de se tromper de solution à utiliser ou d’égarer du petit matériel dans un coin du laboratoire doivent également être pris en compte.


Mets en place directement un protocole que les élèves doivent suivre s’ils cassent du matériel (j’ai par exemple installé une feuille dans le labo où chaque élève indique le matériel cassé, la date et le prix du matériel cassé pour les responsabiliser et me faciliter l’inventaire à faire en fin d’année. Il y a toujours un balai et une ramassette dans un coin du laboratoire et une poubelle à verre dans laquelle les bris de verre doivent être placés).


Veille aussi à bien étiqueter tous les produits que tu utilises, toutes les solutions que tu prépares, avec les pictogrammes de sécurité adéquats.


Et lors de chaque laboratoire, s’il se passe quelque chose que tu n’avais pas anticipé, note-le directement et prévois une adaptation pour la prochaine fois ; il est tout à fait normal de ne pas penser à tout la première fois, mais il est important de s’améliorer quand on le peut !


Si tu ne te sens pas à l’aise avec le fait de gérer les accidents, n’hésite pas à t’inscrire à une formation premiers secours ou premiers soins. J’ai eu l’occasion d’être formée pendant 2 ou 3 jours là-dessus, quand j’étais assistante à l’université, et ça m’a vraiment appris à être beaucoup plus calme en cas de situation d’accident.




Conseil n°5 : Réfléchir à l’organisation spatiale du laboratoire


Le local dans lequel tu effectues des expériences doit avoir une organisation pensée pour minimiser les risques et faciliter la manipulation. Si tu ne connais pas bien ton local, va sur place et repère les endroits stratégiques pour disposer tout ce dont tu auras besoin :


  • Le matériel que tous les élèves devront utiliser, mais qui n’existe qu’en un ou deux exemplaires, et qui sera donc à partager. Je pense par exemple aux balances, aux solutions de départ ou à un matériel plus spécifique qui est unique dans ton labo.


  • Le matériel de laboratoire que chaque élève devra utiliser : est-ce qu’ils vont se servir quelque part ou est-ce que tout est déjà prêt sur leur banc lorsqu’ils arrivent ? Ici, il peut être intéressant de savoir si tu as l’aide d’un préparateur de labo ou pas. De mon côté, je n’ai pas de préparateur, je dois donc tout faire toute seule. Le choix est vite fait : je ne prépare jamais le matériel de chaque élève et je les entraîne à aller chercher eux-mêmes le matériel dont ils ont besoin directement dans une armoire. Ils doivent également s’occuper de la vaisselle et du rangement de leur matériel en fin de manipulation. J’ai probablement un peu plus de casse en faisant comme ça, mais j’ai tellement moins de temps de préparation de mon côté que c’est impensable de faire autrement !


  • Le matériel de sécurité ; sa place doit être connue, que ce soit par l’enseignant ou par les élèves, il faut donc bien le signaler au début de l’année, voire avant de se lancer dans une manipulation où ce matériel risque d’être à utiliser (par exemple, l’arrivée de gaz ou l’extincteur ou la douche en cas d’utilisation d’une flamme).


  • Les récipients qui permettent la gestion des déchets (poubelles, bidons de récupération, poubelle à verre, etc.). Encore une fois, leur emplacement stratégique permet aux élèves de ne pas oublier de les utiliser.


De manière générale, une disposition mal pensée, qui impose aux élèves de se balader dans le laboratoire avec du matériel fragile, coûteux ou dangereux, risque de créer plus d’accidents, alors qu’une bonne organisation spatiale, qui reste constante d’année en année, permet aux élèves de gagner en assurance et en autonomie.



Conseil n°6 : Bien organiser le temps en laboratoire


Le temps en labo peut filer à une vitesse folle, et sans une bonne organisation, tu risques de te retrouver à courir après les minutes. Entre l’installation du matériel, l’explication des consignes, les manipulations et le rangement, il est facile de déborder. Pour éviter ce stress supplémentaire, une bonne gestion du temps est essentielle.


D’abord, il est important de prévoir un temps d’installation. Si tu prépares tout au dernier moment, tu risques d’être déjà stressée avant même que la séance ne commence. Essaie d'arriver un peu plus tôt pour t’assurer que tout est en place avant l’arrivée des élèves. Encore mieux : prévois tout la veille si c’est possible.


Ensuite, avant de lancer l’expérience, prends le temps d’expliquer le protocole aux élèves, de manière claire et concise. Ça vaut la peine de perdre quelques minutes en début de séance pour éviter de devoir répéter sans cesse les consignes par la suite. Il est intéressant de demander à un ou deux élèves d’expliquer à haute voix, après toi, ce qu’ils devront faire une fois la manipulation lancée. Tu pourras être surprise de voir à quel point certains élèves ne savent pas répondre, alors que tu viens littéralement d’expliquer ce qu’il faut faire…


Ensuite, pour que tout le monde avance au même rythme, n’hésite pas à donner des repères temporels à tes élèves. Par exemple, tu peux leur dire : "Vous avez dix minutes pour préparer les solutions", ou "Dans cinq minutes, vous devriez être prêts à commencer la réaction". Ça les aidera à mieux se situer dans le temps et toi à garder le contrôle sur le déroulement de la séance.


Et bien sûr, n’oublie pas le rangement. Cela peut paraître évident, mais le rangement prend souvent plus de temps qu’on ne le pense. Prévois toujours une dizaine de minutes à la fin de la séance pour que tout soit remis en ordre. Cela évitera de terminer la séance dans le chaos, et ça te permettra de repartir sur une bonne base pour la prochaine fois !


Si tu en as la possibilité, n’hésite pas à utiliser un Time Timer pour que les élèves puissent visualiser plus facilement le temps qui leur reste pour faire la manipulation. J’ai la chance que mon école ait investi dans un Time Timer géant dans toutes les classes depuis cette rentrée, et j’apprends donc à utiliser cet outil qui permet vraiment une gestion du temps plus facile !



Conseil n°7 : Gérer les imprévus


Même avec la meilleure préparation du monde, il y a toujours des imprévus qui peuvent surgir. C’est un fait : tout ne se passe pas toujours comme prévu, et ça peut ajouter une bonne dose de stress. Mais si tu anticipes un minimum, tu peux apprendre à gérer ces imprévus sans trop de soucis.


D’abord, essaie d’avoir un plan B sous la main. Par exemple, si tu vois qu’une expérience ne fonctionne pas ou que le matériel ne répond pas comme prévu, prévois une activité alternative que les élèves peuvent faire en attendant. Ça peut être une petite activité théorique liée à l’expérience, ou même une autre manipulation plus simple à réaliser rapidement. Avoir cette solution de secours te permet de rester sereine même en cas de problème.


Si quelque chose ne se passe pas comme prévu, et que ça t’empêche d’évaluer les élèves, surtout ne reporte pas ça sur eux ; tu pourras les évaluer une autre fois ! Quand un groupe d’élèves n’arrive pas aux conclusions que j’attendais pour une expérience, je ne vais jamais les pénaliser s’ils ont réalisé l’expérience correctement. Ils vont écrire ce qu’ils ont vraiment vu dans leur rapport de laboratoire par exemple, et ensuite on confrontera les résultats de tout le monde, et on pourra réfléchir ensemble à l’origine de cette erreur.


Et enfin, garde en tête que l’improvisation fait partie du métier ! Il est normal de ne pas tout maîtriser à la perfection du premier coup, surtout lors des premières manipulations avec une nouvelle classe. Si un imprévu se produit, pas de panique : fais de ton mieux avec ce que tu as. S’il faut reporter une partie de l’expérience ou adapter les consignes en cours de route, ce n’est pas grave. Ce qui compte, c’est que tout le monde apprenne quelque chose, même dans l’imprévu.




Et voilà, on arrive au bout des 7 conseils que je voulais te donner pour que tes séances de laboratoire se déroulent sans stress.


J’espère que, si ce n’est pas encore le cas, tu arriveras à prendre goût aux séances de labo avec tes élèves, car ces moments peuvent vraiment être chouettes, autant pour eux que pour toi !

PARTAGER

Rejoins-nous !

Abonne-toi à notre newsletter et reçois directement conseils et ressources dans ta boite mail !

Un mail te confirmation te sera envoyé : n'oublie pas de valider ton adresse mail et de ne pas laisser les mails arriver dans tes spams!