Aujourd'hui, je vais te parler d'un sujet au cœur des préoccupations de tous : le bien-être des élèves.
Une nouvelle étude menée par l'Université de Liège, en collaboration avec le Pacte pour un Enseignement d'excellence, a étudié de près ce sujet et propose des solutions concrètes pour améliorer leur quotidien à l'école. Et oui, tu as bien entendu, il ne s'agit pas simplement de constats, mais bien de solutions testées et approuvées. Alors, accroche-toi bien, car on va décortiquer ensemble cette étude et voir ce qu'elle nous apprend !
Contexte de l'étude
Avant de rentrer dans le vif du sujet, laisse-moi te planter le décor. L'amélioration du bien-être des élèves à l'école est devenue un objectif phare du Pacte pour un Enseignement d'excellence. C'est dire l'importance du sujet ! D'ailleurs, de nombreux établissements scolaires l'ont intégré comme une priorité dans leur contrat d'objectifs. Autrement dit, le bien-être des élèves n'est plus une option, c'est devenu une nécessité !
Si tu n'es pas enseignant en Belgique, et que tu ne vois pas du tout de quoi je parle quand je dis « pacte d'excellence » ou « contrat d'objectifs », je t'explique rapidement de quoi il s'agit.
Le Pacte pour un Enseignement d'excellence, souvent abrégé en « Pacte », est une initiative de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il vise à réformer en profondeur le système éducatif en Belgique francophone.
Le contrat d'objectifs est un document propre à chaque établissement scolaire. Il définit les objectifs spécifiques que l'école s'est fixés pour une période donnée. Le Pacte encourage les écoles à intégrer l'amélioration du bien-être des élèves dans leurs contrats d'objectifs. En d'autres termes, le contrat d'objectifs traduit, au niveau de l'école, les objectifs plus généraux du Pacte pour l'enseignement.
Face à cet enjeu majeur d'amélioration du bien-être des élèves dans les écoles, des chercheurs de l'Université de Liège ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Ils ont réalisé une analyse très poussée de 82 études internationales, qui se sont penchées sur des mesures préventives pour, tu l'auras deviné, améliorer le bien-être psychologique et social des élèves du secondaire. Le but ? Identifier ce qui marche vraiment, sur base de preuves récoltées sur le terrain, pour que chaque élève puisse s'épanouir à l'école.
Méthodologie
Pour bien comprendre comment a été réalisée cette étude, je t'explique la méthodologie qui a été suivie.
L'équipe de chercheurs a commencé par éplucher près de 4000 études. Leur but ? Dénicher la crème de la crème pour répondre à la question du bien-être à l'école.
Évidemment, ils n'allaient pas garder toutes ces études. Ils ont donc fait un tri drastique en se concentrant sur celles qui portaient spécifiquement sur le bien-être psychologique et social des élèves du secondaire. L'idée, c'était d'avoir des données précises et surtout, applicables au quotidien des profs.
Autre critère de sélection important : les chercheurs ont privilégié les études qui portaient sur des mesures mises en place par les équipes éducatives elles-mêmes. Pourquoi ? Parce qu'il est plus facile de s'inspirer de ce qui a déjà été testé et approuvé sur le terrain, par des profs comme toi et moi !
Au final, après ce tri minutieux, il ne restait plus que 82 études. Un chiffre raisonnable pour mener une analyse sérieuse et en tirer des conclusions solides.
Pour chaque dispositif étudié, les chercheurs ont calculé son « ampleur d'effet ». Qu'est-ce que ça veut dire ? En gros, il s'agit de mesurer l'impact réel de chaque mesure sur le bien-être des élèves.
Et pour que tout cela soit bien clair et utile, les chercheurs ont rédigé des fiches de synthèse pour chaque dispositif. Ces fiches résument les points clés de chaque étude et donnent des infos pratiques pour les mettre en place : le public cible, la durée, le matériel nécessaire, etc. Le top, non ?
Voilà, tu sais tout sur la méthodologie de cette étude. Rigoureuse et pragmatique, elle met en lumière des solutions concrètes pour améliorer le quotidien de nos élèves.
Avant de découvrir les mesures intéressantes pour nos élèves, il est important de noter que l'étude a porté sur des mesures préventives et universelles, qui sont donc destinées à l'ensemble des élèves et pas à un sous-groupe spécifique (une tranche d'âge, un groupe socio-économique, un pays…). De plus, ces interventions, bien qu'efficaces, ne peuvent se substituer à une aide ciblée pour les élèves confrontés à des difficultés psychologiques ou sociales spécifiques.
Les types d’interventions favorisant le bien-être des élèves
L'étude menée par l'Université de Liège identifie trois types d'interventions particulièrement prometteuses pour améliorer le bien-être psychologique et social des élèves : les interventions basées sur la théorie de l’autodétermination, sur la psychologie positive et sur des approches intégratives. On va détailler ce que veulent dire ces différents concepts, en commençant par la théorie de l’autodétermination.
La théorie de l'autodétermination est une approche qui vise à favoriser la motivation intrinsèque des individus en renforçant trois besoins psychologiques fondamentaux : l’autonomie, la compétence et l’appartenance sociale.
- Le besoin d’autonomie signifie que l’élève doit se sentir libre de faire ses propres choix et d'agir en accord avec ses valeurs et ses aspirations.
- Le besoin de compétence signifie que l’élève doit se sentir capable de relever des défis et de progresser dans les domaines qui lui tiennent à cœur.
- Le besoin d’appartenance sociale signifie que l’élève doit se sentir connecté aux autres, soutenu et apprécié dans un groupe ou une communauté.
Appliquée au contexte scolaire, la théorie de l'autodétermination suggère que les élèves seront davantage motivés et engagés dans leurs apprentissages si on leur donne la possibilité de faire des choix, si on valorise leurs compétences et si on cultive un climat de classe bienveillant et inclusif.
En appliquant les principes de la théorie de l'autodétermination, tu peux rendre ton cours plus stimulant et motivant. Pour promouvoir l'autonomie de tes élèves, tu peux les laisser choisir des sujets de recherche qui les intéressent à partir d'une liste liée au programme. Tu peux aussi les encourager à concevoir leurs propres expériences pour tester un concept scientifique en leur laissant choisir le matériel et l'approche. Encourage leur créativité en leur permettant de choisir comment ils veulent présenter leurs travaux : exposés, affiches, vidéos, etc.. Si possible, tu peux aussi offrir des activités d'apprentissage différenciées pour qu'ils puissent travailler à leur rythme, en utilisant par exemple des plateformes d'apprentissage en ligne qui proposent des parcours individualisés.
Pour soutenir leur sentiment de compétence, tu peux proposer des tâches de différents niveaux pour répondre aux besoins de chacun et offrir un soutien individualisé (fiches, exercices supplémentaires, tutorat par les pairs) à ceux qui en ont besoin.
Il est crucial de créer un environnement où l'erreur est perçue comme une opportunité d'apprendre. Encourage-les à identifier leurs erreurs, à les comprendre et à trouver des solutions. Les projets scientifiques en lien avec des problématiques réelles sont aussi très efficaces : ils pourront ainsi appliquer leurs connaissances à des situations concrètes et avoir un impact positif sur leur environnement. Par exemple, ils pourraient concevoir un système de compostage pour l'école ou analyser la qualité de l'eau d'une rivière. Enfin, intègre des moments d'auto-évaluation et de réflexion pour qu'ils identifient leurs points forts et leurs points faibles et qu'ils fixent des objectifs personnels.
Favoriser l'appartenance sociale est également important. Tu peux utiliser des structures d'apprentissage coopératif pour encourager la collaboration. Il est aussi primordial d’instaurer un climat de classe respectueux avec des règles de communication claires qui favorisent l'écoute active et la bienveillance. N'oublie pas de célébrer les réussites collectives en soulignant l'importance de la collaboration. Enfin, créer des liens avec la communauté est une excellente façon de leur donner un sentiment d'appartenance à une communauté plus large. Tu peux organiser des sorties scolaires, des conférences avec des scientifiques ou des projets en partenariat avec des organisations locales.
Ensuite, d’autres types d’interventions sont proposées et qui se basent sur la psychologie positive. La psychologie positive est un courant de recherche qui étudie « les conditions et les expériences impliquées dans l’épanouissement humain ». Contrairement à une approche qui se focalise sur les pathologies et les problèmes, la psychologie positive s’intéresse aux forces humaines et à la résilience face aux difficultés de la vie. Elle encourage le développement des émotions positives, des pensées positives et des comportements positifs.
Dans le domaine de l'éducation, la psychologie positive a donné naissance au mouvement de l’éducation positive. Ce mouvement part du principe que l'école a la responsabilité d'enseigner le bien-être aux élèves, en plus des connaissances académiques.
L’étude réalisée met en avant plusieurs éléments clés de la psychologie positive qui sont intégrés dans les interventions pour améliorer le bien-être des élèves. La gratitude, par exemple, est présentée comme une vertu et un état émotionnel bénéfique qui permettrait aux élèves de se sentir plus satisfaits de leur vie. Encourager la gentillesse chez les élèves favoriserait également leurs liens sociaux, la confiance et l'acceptation mutuelle. L'étude mentionne aussi l'optimisme et les émotions positives comme éléments contribuant au bien-être, car ils renforceraient les relations sociales et permettraient aux individus d'élargir leurs répertoires de pensées et d'actions. Le modèle des 24 forces de caractère, développé par Peterson et Seligman, est également cité comme un outil pour identifier les forces personnelles qui peuvent être cultivées pour favoriser l'épanouissement des élèves. Enfin, l'étude souligne le lien entre l'accomplissement des buts personnels et le bien-être subjectif.
Interventions basées sur des approches intégratives
Le troisième type d’intervention qui ont eu des résultats bénéfiques pour les élèves sont celles basées sur des approches intégratives. Il s'agit ici de combiner différents éléments théoriques et pratiques pour former une approche plus complète et potentiellement plus efficace qu'une seule approche isolée. L'objectif est d'aller au-delà des limites de chaque approche individuelle en tirant parti des forces de chacune d'elles. Plutôt que de se limiter à une seule théorie, les approches intégratives cherchent à créer une synergie entre différentes perspectives pour maximiser l'impact positif sur le bien-être des élèves.
Par exemple, imagine un programme qui combine des informations sur la santé mentale, des exercices de relaxation tirés de la pleine conscience et des techniques de gestion du stress issues de la thérapie cognitivo-comportementale. Au lieu de se concentrer uniquement sur un aspect du bien-être, ce programme aborde le problème sous différents angles. Un autre exemple serait un dispositif qui utilise à la fois des discussions en classe, des activités en ligne et des rencontres individuelles avec un coach pour aider les élèves à développer des compétences de résilience et de gestion des émotions. L'idée est de créer une synergie entre différentes approches pour maximiser l'impact positif sur ton bien-être.
Prenons l'exemple du programme "e-canapé" (e-couch). Ce programme en ligne ne se contente pas de proposer des informations sur la santé mentale. Il intègre également des exercices pratiques issus de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), comme l'identification des pensées négatives et leur reformulation. De plus, il encourage la pratique régulière de la relaxation par des techniques de respiration et de méditation, s'inspirant de la pleine conscience. Enfin, il souligne l'importance de l'activité physique pour le bien-être mental et propose des conseils pour intégrer davantage d'exercices dans la vie quotidienne.
Un autre exemple intéressant est celui du dispositif "Happy Classrooms". Ce dispositif ne se limite pas à des activités de pleine conscience, même s'il les intègre. Il propose également des activités qui encouragent les élèves à identifier et à utiliser leurs forces de caractère. Par exemple, les élèves pourraient être amenés à réfléchir à des situations où ils ont fait preuve de courage, de créativité ou de persévérance, puis à identifier comment ils pourraient utiliser ces forces pour faire face à des défis ou atteindre des objectifs.
L'intégration peut aussi se faire de manière plus globale, à l'échelle d'un établissement scolaire. Le dispositif "SPARK Resilience", par exemple, combine plusieurs éléments clés. Au niveau de l'enseignement, il propose un programme structuré qui permet aux élèves de développer des compétences sociales et émotionnelles, comme la communication assertive, la gestion du stress et la résolution de conflits. En parallèle, il encourage la pratique de la pleine conscience à travers des exercices de respiration et de méditation. Il intègre également des éléments de la psychologie positive en encourageant les élèves à identifier et à utiliser leurs forces de caractère. Ce dispositif démontre qu'une approche intégrative peut se déployer à plusieurs niveaux et combiner différents types d'activités pour créer un environnement d'apprentissage plus favorable au bien-être.
Conclusion
Et voilà, on arrive au bout de cet épisode. Je retiens de cette étude qu’il y a plein de petits gestes à mettre en place à notre échelle, dans nos classes, avec nos élèves, pour favoriser leur bienêtre, mais que pour être encore plus efficace, c’est une approche au niveau de l’établissement tout entier que devrait être mise en place.
Certaines actions présentées ne peuvent pas forcément s’intégrer à nos cours, mais peuvent être intéressantes à réaliser avec la classe dont nous sommes titulaires, donc en dehors de notre cours proprement dit.
Il est important de rappeler que la mise en place de ces actions demande du temps, de la patience et de l'adaptation. Il est essentiel de commencer petit, d'y aller progressivement et d'adapter les activités au contexte de la classe et aux besoins des élèves.
Si tu veux en savoir plus, je te met le lien vers l’étude complète ci-dessous. C’est un PDF de 190 pages, donc il y a énormément d’informations en plus de ce que je t’ai raconté ici !
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