Des méthodes actives en pédagogie decrolyenne

Aujourd'hui, on continue sur la lancée de l'article précédent et on continue à explorer la pédagogie Decroly.

Si ce n'est pas encore fait, commence par découvrir les piliers de Decroly dans cet article avant de lire celui-ci.

Du concret vers l'abstrait

Nous allons maintenant explorer un autre aspect fondamental de la pédagogie Decroly : le passage du concret vers l’abstrait. Cette approche est basée sur l’idée que les élèves apprennent mieux lorsqu’ils peuvent commencer par des expériences concrètes avant de progresser vers des concepts plus abstraits. Cette transition permet de solidifier leur compréhension en s’appuyant sur des exemples tangibles avant d’aborder des théories plus complexes.


Voyons comment ce principe est mis en œuvre dans les cours de sciences et de mathématiques à différents niveaux scolaires.

En maternelle, les enfants découvrent les concepts de base à travers des activités pratiques. Par exemple, pour introduire les notions de quantité et de mesure, les enseignants utilisent des objets du quotidien. Les enfants peuvent manipuler des blocs, de l’eau, du sable et d’autres matériaux pour comprendre des concepts comme plus, moins, long, court, lourd, léger. Ces expériences concrètes permettent aux jeunes élèves de développer une compréhension intuitive des notions mathématiques.


Avant d’introduire les unités conventionnelles, les enfants travaillent avec l’unité naturelle. Par exemple, la mesure d’une longueur se fait en empan de chaque élève, la mesure du poids se fait grâce à une balance à deux plateaux, en utilisant un sac rempli de sable pour représenter la masse du potiron ou de l’objet rencontré. Ce n’est que dans un deuxième temps que les élèves passent des unités naturelles aux unités conventionnelles comme le mètre et le kilogramme.


En primaire, le passage du concret vers l’abstrait devient plus structuré. Pour bien saisir les différentes unités de mesure conventionnelles, chaque élève fabrique un mètre bâton. Ce mètre bâton, gradué sur chacune des quatre faces avec des unités différentes (centimètres, décimètres, 20 centimètres, 50 centimètres), est utilisé en classe pour mesurer divers objets. Cet objet est personnalisé par chaque élève puisque les couleurs des peintures utilisées sont libres. Les élèves construisent également un mètre cube et, chacun de leur côté, un décimètre cube pour comprendre les relations entre les volumes. Par exemple, remplir un décimètre cube avec un litre d'eau aide à visualiser concrètement ce qu'est un litre et comment 1 000 décimètres cubes remplissent un mètre cube.


De plus, les élèves mesurent des distances dans leur environnement, comme la drève des gendarmes, la rue où se situe l’un des sites de l’Ecole Decroly, qui fait exactement un kilomètre. En divisant cette rue en segments de différentes longueurs (10 mètres, 20 mètres, 100 mètres), ils apprennent à visualiser ces unités de mesure dans la réalité. Pour mieux développer un sens de mesure des masses, différents “poids” sont toujours disponibles à l’école et sont utilisés pour peser tout un tas d’objets rencontrés au quotidien.


Pour ma part, je sais que ce sont toutes ces mesures concrètes dans la vraie vie, de manière répétée et systématique, qui m’ont permis de vraiment ancrer les différentes unités de mesures pour les années supérieures.


Au secondaire, l’approche du concret vers l’abstrait continue à être appliquée de manière systématique. En mathématiques, par exemple, pour comprendre les formules de produits remarquables, les élèves construisent des formes géométriques et les découpent pour visualiser l'origine de ces formules. Ils passent ensuite à des représentations algébriques plus abstraites.


Dans les sciences, les cours commencent souvent par des observations ou des expériences. Par exemple, les élèves peuvent fabriquer des savons ou des cristaux, ou encore réaliser des dissections. Ces activités concrètes leur permettent de visualiser les concepts scientifiques avant de les formaliser à travers des théories.


De plus, la combinaison du cours de sciences et mathématiques en un seul cours d’OM (Observation-Mesure) permet de démarrer de questionnements scientifiques pour arriver à des notions mathématiques qui sont nécessaire à ces questionnements.


En 10e, une très grande partie du cours d’OM est construite autour du mouvement, ce qui permet d’aborder le MRU et le MRUA en sciences, nécessite de pouvoir résoudre un système d’équations et des équations du second degré (partie du programme de maths de cette année). C’est également l’année où les problèmes de forces sont abordés, ce qui permet de découvrir le produit scalaire en maths, ainsi que d’approfondir la trigonométrie qui a été introduite en 9ème. Le programme n’est donc pas le même que dans la majorité des autres écoles afin de permettre de faire plus de liens entre les matières.


Les excursions jouent également un rôle crucial dans cette approche. Elles permettent aux élèves de partir de la vie réelle pour explorer des concepts concrets avant de revenir en classe pour les analyser et les théoriser. Que ce soit une visite à un musée, une sortie nature pour étudier la biodiversité, ou une excursion historique, ces expériences enrichissent leur apprentissage et renforcent le lien entre le concret et l’abstrait.


En mettant l’accent sur le passage du concret à l’abstrait, la pédagogie Decroly permet aux élèves de développer une compréhension profonde et intuitive des concepts, les préparant ainsi à des apprentissages plus avancés et à des applications dans la vie réelle.

Méthodes actives de Decroly

L'école Decroly privilégie les méthodes actives pour plusieurs raisons. Ces méthodes placent l'élève au centre de son apprentissage, le rendant acteur et responsable de ses acquisitions. Cette approche favorise l'engagement, la motivation et l'autonomie, des compétences essentielles pour le développement personnel et académique.


La pédagogie active à Decroly repose sur l’idée que les enfants apprennent mieux lorsqu'ils sont actifs, curieux et engagés dans leur propre apprentissage. Cette approche pédagogique développe l'autonomie, la responsabilité et la coopération.

Les activités sont conçues pour être interconnectées autour de thèmes pertinents pour les enfants, ce qui assure une acquisition progressive et intégrée des savoirs. Les enfants apprennent en faisant, en explorant et en réfléchissant sur leurs expériences. Cette pédagogie valorise l’apprentissage par la découverte, le jeu, l’expérimentation et la création, préparant ainsi les élèves à devenir des apprenants autonomes et des citoyens responsables.

Voyons en détails certaines méthodes actives utilisées de manière régulière et transversale en pédagogie decrolyenne.

La surprise

Le principe de la surprise est une méthode pédagogique centrale dans l'approche Decroly, particulièrement dans les premières années de scolarité. Il repose sur l'idée d'utiliser des objets inattendus pour éveiller la curiosité naturelle des enfants et les engager dans un processus d'apprentissage actif et motivant.


En maternelle et durant les premières années du primaire, chaque élève a la possibilité d'apporter un objet de son choix à l'école à tout moment. Cet objet, appelé "la surprise", peut être n'importe quoi qui intrigue ou intéresse l'enfant. Par exemple, il peut s'agir de végétaux, d'un caillou, d'un insecte ou d'un objet de la vie quotidienne. L'objet surprise est placé dans un sac, souvent opaque, pour maintenir le mystère. Ce sac est ensuite passé parmi les enfants, qui plongent leur main à l'intérieur sans regarder, secouent le sac, l’ouvrent pour sentir sans regarder. Ils touchent l'objet, tentent de deviner ce que c'est en posant des questions à l'enfant qui l'a apporté. Cette phase initiale stimule la curiosité et l'interaction sociale, tout en développant les compétences d'observation en utilisant les sens de l’enfant, sans la vue. Cela permet de développer l’utilisation du toucher, de l’odorat, de l’ouïe, voir parfois du goût.


Une fois que l'objet est identifié, la classe engage un processus de questionnement. Les enfants se posent des questions sur la nature, l'origine, les caractéristiques et les fonctions de l'objet. Ce questionnement collectif permet de développer la pensée critique et d'encourager les élèves à formuler des hypothèses. L'étape suivante consiste à observer l'objet de manière plus détaillée. Les enfants peuvent dessiner l'objet, le mesurer, et examiner ses différentes caractéristiques. Par exemple, s'il s'agit de légumes, les enfants peuvent dessiner les contours, observer les couleurs et les textures, mesurer la taille et discuter de l'utilisation de ces légumes, voir même de le cuisiner et de le manger!


L'objet surprise devient souvent le point de départ d'un projet plus vaste. Les observations et les questions initiales peuvent conduire à des activités diverses comme des recherches, des expérimentations ou des projets artistiques.


La surprise utilise la curiosité innée des enfants pour les engager activement dans le processus d'apprentissage. En permettant aux élèves d'apporter des objets qui les intéressent, la méthode assure que l'apprentissage est centré sur les intérêts et les motivations de l'enfant. Toucher, sentir et examiner des objets divers aide les enfants à affiner leurs compétences d'observation. Ils apprennent à noter les détails, à faire des comparaisons et à poser des questions pertinentes. Le processus de découverte collective et de questionnement encourage la coopération et la communication. Les enfants apprennent à écouter les autres, à partager leurs idées et à travailler ensemble pour résoudre des énigmes. La surprise permet de lier différentes matières de manière naturelle. Un simple objet peut mener à des explorations en sciences, en mathématiques, en géographie, en histoire, en art et en langage, illustrant ainsi le principe decrolyen de l'interdisciplinarité.


En pratique, l'enseignant prépare un sac pour contenir les surprises et aménage un espace où les enfants peuvent se rassembler pour la découverte collective. Il est essentiel de créer un environnement où les enfants se sentent libres d'apporter leurs trouvailles et de les partager avec la classe. L'enseignant encourage chaque enfant à apporter des objets de chez lui. Il peut initier la première surprise pour montrer l'exemple et expliquer le processus aux élèves. L'enseignant guide les enfants dans leur questionnement en posant des questions ouvertes et en encourageant les élèves à faire de même. Il aide à structurer la discussion pour que chaque enfant ait l'occasion de s'exprimer. Après la découverte initiale, l'enseignant aide à intégrer les observations et les questions dans le programme plus large. Il peut planifier des activités complémentaires et relier la surprise aux thèmes en cours d'étude.


Le principe de la surprise est une méthode puissante pour engager les élèves dans un apprentissage actif et motivant. En partant de la curiosité naturelle des enfants, il permet de développer des compétences d'observation, d'association et d'expression, tout en favorisant la coopération et l'interdisciplinarité.

Faire une recherche

À l'école Decroly, "faire une recherche" est une méthode pédagogique centrale dès le plus jeune âge, utilisée lorsque l'observation de terrain n'est pas possible ou pour approfondir la compréhension d'un sujet. Ce processus est considéré comme très enrichissant car il dépasse la simple collecte d'informations et favorise le développement de l'esprit critique et de synthèse.


Le premier travail consiste à apprendre à fréquenter les bibliothèques, notamment celle de l'école, riche en ouvrages documentaires. Les élèves apprennent à consulter plusieurs sources, à noter les références bibliographiques, et à rechercher des informations via Internet sous la guidance d’une bibliothécaire spécialisée. L'école permet à tous les élèves d’accéder aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, tout en soulignant l'importance d'utiliser ces outils avec discernement. Les professeurs réfléchissent continuellement à l'évolution de ces outils pour adapter les méthodes de recherche.


Le véritable travail de recherche commence par l'apprentissage de la consultation des index et des tables des matières pour identifier les chapitres pertinents. Les élèves apprennent à confronter les sources, notamment sur Internet où les informations peuvent parfois se contredire, et à éviter de simplement recopier les textes. Ils sont encouragés à reformuler les informations dans un contexte adéquat avec leurs propres mots.


Les recherches peuvent aboutir à plusieurs activités en classe :


La causerie : Très pratiquée dans les petites classes, l'enfant choisit un sujet, souvent lié à une expérience vécue, et réalise une recherche qui aboutit à un exposé en classe. Cet exposé est illustré par un panneau de documents iconographiques qui reste affiché en classe. L'enfant présente son sujet avec l'aide d'un plan, et répond aux questions de ses camarades après l'exposé.


La recherche écrite : Plus fréquente chez les plus grands, elle peut approfondir un aspect d'un cours choisi par les élèves en fonction de leur intérêt. Elle peut aussi être proposée par le professeur et aboutir à une collectivisation de l'information. Cette recherche peut naître d'une question occasionnelle et déboucher sur un sujet nouveau. Parfois, le professeur fournit un questionnaire pour guider le travail, et les élèves répondent aux questions de manière autonome ou collective.


La recherche préalable au cours : Cette activité consiste à demander aux élèves de s'informer sur un sujet avant un cours. Chacun apporte des documents qu'il a défrichés. Le cours consiste alors à confronter ces informations, faire des synthèses, commenter la diversité des sources et aboutir à une mise en commun des connaissances dans le cahier.

Le cahier

À l'école Decroly, il n’y a pas de manuels scolaires ; le cahier est donc un outil de travail essentiel. Dès le jardin d'enfants, la classe possède un cahier collectif où sont consignées les traces des événements marquants : dessins, photos, souvenirs. Ce cahier collectif aide à fixer la chronologie des faits vécus. Par ailleurs, le mur de la classe joue un rôle crucial. Nu au début de l'année, il se couvre progressivement de panneaux réalisés par les enfants après des activités d'observation ou de mesure, des calendriers, des tableaux des charges, des dessins et des peintures. Ces éléments deviennent des références collectives pour le groupe.


À l'école primaire, le mur reste le support principal des références du groupe. Tout ce qui y est affiché a un sens collectif et est utilisé régulièrement. À mesure que les enfants grandissent, le cahier devient le reflet de leur travail personnel. Les élèves apprennent à organiser leur cahier, l'illustrer de dessins et de documents, et y consigner leurs notes. Le cahier est souvent consulté, complété et utilisé, contenant toutes les traces qui permettent à l'élève de revenir à ses sources.


Le cahier est supervisé par le professeur, ce qui est une tâche lourde mais essentielle pour assurer une information cohérente et de bonne qualité. Les synthèses dactylographiées peuvent être utilisées à l'école secondaire pour fournir des informations précises et bien organisées que les élèves doivent s'approprier, qu’elles soient fournies par les élèves suite à un travail ou une recherche, ou par le professeur lui-même.


Les documents apportés par le professeur sous forme de photocopies d'articles récents ou d'extraits de livres enrichissent le contenu du cahier. Travailler sans manuel scolaire fixe offre plusieurs avantages : diversité de l'information, souplesse de consultation, mise à jour permanente des informations et intégration constante de documents apportés par les élèves. Le cahier devient ainsi un véritable outil de travail personnalisé, reflétant l'engagement actif de l'élève dans son apprentissage.

L'excursion et le voyage scolaire

À l'école Decroly, l'excursion et le voyage scolaire sont des pratiques courantes, intégrées de manière intime au travail éducatif. Les sorties sont fréquentes et peuvent être motivées par le prolongement d’une observation initiée en classe, ou par l’exploitation d'une opportunité saisonnière ou liée à l'actualité, comme ramasser des végétaux, assister à un spectacle ou visiter une exposition. La destination n'a pas besoin d'être lointaine, car le sentiment d'éloignement varie avec l'âge des enfants. Les jardins, les alentours de l'école, et le quartier offrent souvent des aspects intéressants pour les plus jeunes, tandis que la ville et la région sont explorées à tout âge.


Les visites entre Casalta (le site de l’école maternelle) et la drève des Gendarmes (le site de l’école primaire et de l’école secondaire, de la 7ème à la 10ème) illustrent parfaitement cette pratique. Pour les plus petits, ce petit trajet peut être une excursion : apprentissage de la discipline de sécurité routière, observation du chemin, et collecte de marrons ou de châtaignes sont des activités enrichissantes. Pour les plus grands, revisiter les installations de leur petite enfance offre des occasions de discussion et de comparaison, renforçant l'intérêt social et éducatif de ces sorties.


Les excursions et les voyages scolaires combinent souvent des activités sociales, intellectuelles et physiques, avec des équilibres variables selon les possibilités, les âges et les dynamiques de classe. Les horaires sont aménagés pour permettre un déroulement souple de ces activités. Sur le plan social, ces sorties permettent au groupe, composé d'enfants et de professeurs, de se connaître en dehors du cadre de la classe, expérimentant la vie en commun et assumant d'autres types de responsabilités. Ces moments offrent également l'occasion de rencontrer des adultes dans divers cadres sociaux, comme le monde agricole, industriel ou, plus généralement, le monde du travail.


Intellectuellement, ces voyages s'inscrivent dans la triple démarche pédagogique de Decroly : observer, associer, exprimer. L'observation de phénomènes concrets, comme une roche sur le terrain, est enrichie par des données géologiques, biologiques, chimiques et géographiques, rendant l'apprentissage plus significatif.


Le voyage scolaire, institutionnalisé au niveau secondaire, est également développé à l’école primaire. Les élèves de troisième ou quatrième année partent en classes vertes pour trois à cinq jours à la campagne ou à la mer, et les élèves de sixième année participent aux classes de neige pendant deux semaines à la montagne. Ces voyages, tout en intégrant les éléments décrits précédemment, ajoutent une dimension exceptionnelle pour les plus jeunes, augmentant ainsi l'impact social et éducatif. L'apprentissage de l'autonomie, la séparation d'avec les parents et l'acceptation d'une nourriture différente font partie des compétences développées lors de ces déplacements.


En secondaire, les voyages scolaires ont lieu à des moments-clés, comme en début de 7ème année, lorsqu’un nouveau groupe-classe est créé, afin de renforcer le lien social. En 9ème ou 10ème année, les élèves partent en voyage scolaire de plus en plus loin, en sortant de Belgique. Enfin, le dernier voyage scolaire a lieu en 11ème avec la visite d’une grande ville européenne.


Pour Decroly, un voyage scolaire se déroule en trois temps :


La Préparation : En fonction de l’âge des élèves, ils peuvent participer à la décision de la destination, de l’itinéraire, du moyen de transport, du logement et des activités à faire. Des informations sont collectées pour préparer les activités sur place. Certains cours peuvent appuyer cette préparation par des analyses cartographiques ou des approches littéraires, historiques ou scientifiques. On essaie d’intégrer tous les cours au sein du voyage scolaire, mais cela se fait malheureusement de moins en moins.


Sur le Terrain : Les élèves ont d'abord une perception globale du site (ville, œuvre d’art, etc.), suivie d'une observation plus dirigée par les enseignants pour enrichir et structurer leur compréhension. Les enfants sont incités à poser des questions, glaner des informations, prélever des échantillons et prendre des croquis, schémas ou photos. La prise de notes est constante afin de garder une trace de tout apprentissage.


De Retour à l'École : Les matériaux collectés sont remis en ordre. La synthèse du voyage est réalisée sous la direction du professeur ou à domicile, souvent à travers un dossier de voyage, mais aussi par d'autres moyens pour organiser le savoir de manière synthétique.


Les sorties extra-muros visent à apprendre aux élèves à voyager, découvrir, éveiller leur curiosité, observer, associer, comparer, raconter et présenter leurs découvertes. Elles demandent de l’initiative et de la volonté pour mener les projets à terme. La participation à ces activités est obligatoire, et un budget est fixé à l'avance pour en assurer l'accessibilité.


Enfin, les activités culturelles comme les visites d’expositions, souvent intégrées aux cours d’histoire de l’art, de français ou d’histoire, sont conçues pour éviter une approche consommatrice de la culture. Elles visent à enseigner aux élèves à observer, choisir leurs activités culturelles, et en tirer profit et plaisir, tout en découvrant des mondes et cultures nouveaux.

Le système d'évaluation

L’évaluation à l’école Decroly est profondément ancrée dans sa pédagogie, centrée sur le développement global de l’enfant et la personnalisation de l’apprentissage. Contrairement aux systèmes éducatifs traditionnels, l'évaluation à Decroly ne se focalise pas uniquement sur des notes ou des moyennes, mais prend en compte un éventail large de compétences et de progrès individuels.


Tout au long de l'année, les élèves sont évalués de manière continue. Cette évaluation formative vise à guider l'apprentissage plutôt qu'à sanctionner les erreurs. Les enseignants observent les élèves dans leurs activités quotidiennes, prenant en compte leur participation, leur engagement, leur progression et leur capacité à travailler en groupe.


Les projets constituent une composante essentielle de cette pédagogie. Les élèves travaillent souvent en groupes sur des projets thématiques, et l'évaluation porte sur la contribution individuelle, la qualité de la recherche, la créativité et la présentation finale.


Les bulletins descriptifs, rédigés 4 fois par an, fournissent une évaluation détaillée des progrès de l'élève dans différents domaines. Ces bulletins comprennent des commentaires sur les performances de l'élève, mettant en avant les réussites, les efforts fournis et les domaines nécessitant une attention particulière. Des réunions régulières avec les parents permettent de discuter des progrès de l'élève, de ses difficultés éventuelles et des stratégies mises en place pour soutenir son développement.


Les savoirs fondamentaux sont évalués à travers des activités pratiques, des projets et des exercices. Les enseignants veillent à ce que chaque élève progresse à son rythme et selon ses capacités, en se concentrant sur des compétences transversales telles que la pensée critique, la résolution de problèmes, la coopération, la créativité et l'autonomie.


Bien que l'évaluation continue soit privilégiée, des examens sont organisés pour certaines matières à partir de la 10ème, en commençant par de courtes sessions de 3 ou 4 examens, qui s’allongent progressivement jusqu’à avoir une session complète d’examen en fin de rhéto. Les examens ne comptent que pour 1/3 de la note finale, alors que l’évaluation continue durant l’année compte pour 2/3 de la note finale. Jusqu’à récemment, des examens de passage existaient pour permettre à certains élèves de repasser un examen avant la rentrée scolaire de septembre, mais ce n’est désormais plus le cas ; le passage dans l’année suivante se décide pour tous en fin d’année scolaire, ce qui a lieu désormais au début du mois de juillet.


En ce qui concerne les notes et moyennes, elles apparaissent progressivement au cours de la scolarité. En primaire, les bulletins sont purement descriptifs. Ce n’est qu’à partir du secondaire que des notes apparaissent de manière plus systématique, mais elles ne visent pas à classer les élèves, plutôt à donner des repères sur leurs acquisitions. Dès la 9e, les enseignants peuvent attribuer des notes chiffrées aux travaux des élèves, mais ces notent ne sont pas communiquées telles quelles aux élèves. L’enseignant peut cependant réaliser une moyenne à partir de cette année-là. En 10e, les notes chiffrées sont communiquées pour la première fois aux élèves, et restent présentent jusqu’à la fin du secondaire, notamment pour préparer les élèves aux exigences des études supérieures tout en maintenant une approche évaluative continue et formative.

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