Aujourd’hui, on va apprendre à dire NON. Parce que savoir dire non, c’est primordial pour te préserver et savoir dire OUI à d’autres choses.
Apprendre à dire non
En tant que prof, on est constamment exposé à de multiples sollicitations au quotidien, avec des requêtes qui peuvent venir de partout, que ce soit de la part de nos élèves, de collègues, de parents ou de notre direction.
Il peut s’agir de nouvelles tendances qui apparaissent et qui semblent directement t’appeler, comme une nouvelle fonctionnalité qui vient de sortir et que tu meurs d’envie d’essayer, ou un nouvel outil que tu dois découvrir de toute urgence. Tu peux aussi être assailli par de nouveaux projets qu’on te demanderait de soutenir, pour permettre à ton école de se développer sur un nouvel axe que tu trouves très pertinent, comme développer un nouveau programme d’accompagnement face au harcèlement, ou simplement aider à l’organisation d’événements annuels comme les journées portes ouvertes ou la fête de l’école.
Tu peux aussi recevoir des demandes de rendez-vous de la part des parents, pour faire le point sur leur enfant, que ce soit en face-à-face ou par téléphone, mais en dehors des temps déjà prévus pour ça.
Il peut s’agir de demandes de conseils de la part de tes collègues, de demandes de partage de ressources, d’outils, ou encore d’une demande de la part de ta direction pour former tes collègues.
Cela peut être des sollicitations pour répondre à des sondages ou des études dont tu serais la cible, que ce soit dans le cadre scolaire… ou pas. Et, dernier exemple, cela peut être des demandes venant de ta famille ou de tes amis qui vont solliciter ton aide, tes conseils ou tes services pour les aider à résoudre un problème.
Pourquoi j’ai du mal à dire non ?
Si tu fais partie de celles qui ont du mal à refuser des choses, sache que tu n’es pas seule ; ce n’est pas une posture confortable. Et il y a réellement des dizaines de raisons qui font qu’on peut avoir du mal à dire non :
Ces peurs sont humaines et légitimes, et partent souvent de certaines de nos qualités. Tu es probablement une personne qui veut plaire, qui veut aider les autres, qui veut répondre présent quand on te demande de l’aide et qui veut prendre soin des gens autour de toi ; c’est normal. Tu ne veux donc pas entacher ton image auprès de toutes ces personnes qui t’entourent. Et dire non à quelque chose, c’est peut-être vu comme un risque trop important de t’exposer à toutes ces peurs.
Mon but aujourd’hui, c’est donc de te montrer que tu peux dire non sans pour autant t’exposer à ces peurs.
Dire oui à quelque chose, c’est dire non à autre chose
Pour commencer, il faut bien comprendre que ce n’est tout simplement pas possible de dire oui à tout et d’accepter toutes les demandes qui nous arrivent. Dire oui à quelque chose, c’est toujours dire non à autre chose (sans forcément le réaliser).
À chaque fois que tu dis “oui” à une demande, réfléchis à quoi tu dis non. Si tu dis oui à une sortie, tu dis non à un moment chez toi. Si tu dis oui à un travail de collaboration, tu dis peut-être non à un moment passé avec tes enfants. Si tu dis oui à quoi que ce soit, c’est du temps que tu vas investir là-dedans, et donc du temps que tu retires d’ailleurs.
En disant oui à toutes les demandes qui t’arrivent, tu dis en fait non à ta productivité, à ton développement personnel, à ta santé mentale et à ton intégrité, par exemple.
Tu ne sais pas rester focus sur ta propre to-do list si tu acceptes d’ajouter d’autres choses dessus, qui ne sont pas tes réelles priorités. Ajouter des choses à faire dans tes journées va fatalement impacter ta santé mentale, puisque cela ajoute de la fatigue, du stress, mais aussi potentiellement de la culpabilité, car tu n’auras plus la même énergie à consacrer à ce que toi, tu veux réellement faire. T’engager à faire quelque chose que tu n’as pas réellement envie de faire ou que tu n’as pas vraiment le temps de faire, c’est mettre toutes les chances de ton côté pour bâcler le travail et potentiellement présenter une mauvaise image de toi et de la qualité de ton travail.
Oser dire non ne limite pas tes opportunités, cela t’ouvre au contraire aux bonnes opportunités.
Oser dire non est vital si tu ne veux pas subir mais réussir ton aventure dans le monde de l’enseignement et t’épanouir dans ton quotidien.
Oser dire non est en réalité un acte de bonté et de respect envers toi-même, mais aussi envers les autres.
7 conseils pour apprendre à dire non
1. Écoute toujours ton feeling : ce que tu ressens dans ta gorge, dans ton cœur, dans ton ventre, quand on te propose quelque chose. Avant de dire oui ou non, inspecte les émotions que cela génère en toi ; c’est ta meilleure boussole pour savoir quelle est ta bonne réponse.
2. Remercie la personne : prends toujours le temps d’exprimer ta gratitude pour la proposition, pour le fait d’avoir pensé à toi (si c’est sincère, bien évidemment).
3. Pas besoin de s’excuser : si tu parais peu convaincue, peu clair(e) ou si tu te justifies à outrance, tu laisses une possibilité ouverte pour la négociation. Il vaut mieux donner un “non” clair sans laisser entrevoir la possibilité qu’on pourrait finalement quand même te soutirer un “oui”.
4. Prends du recul : si on te fait une demande en face-à-face et qu’on exige une réponse immédiate, n’hésite pas à demander d’y réfléchir de ton côté. Si une figure d’autorité te fait une demande, il n’est souvent pas simple de vraiment y réfléchir en quelques minutes, sous ses yeux. De la même façon, une demande réalisée face à un groupe peut représenter une certaine pression sociale et te pousser à dire oui. Dans ce cas, il vaut mieux dire à la personne qu’on reviendra vers elle le lendemain, pour avoir le temps d’y réfléchir à tête reposée.
5. Attendre ne sert à rien : cela ne devient pas plus facile de dire non si on attend trop longtemps avant de donner notre réponse… souvent, c’est même pire. Si ta boussole interne te guide vers un “non”, plus vite tu répondras, plus vite tu pourras passer à autre chose et ne pas penser à cette décision à prendre pendant des jours et des jours. C’est aussi une marque de respect pour l’autre que de ne pas le laisser poireauter longtemps. Donc, postposer ta décision d’un jour ou deux, ce n’est pas un problème. Mais n’attends pas une semaine avant de dire non !
6. Envoie ta réponse par écrit : si tu redoutes le fait de dire “non” oralement, face à la personne qui te fait sa demande, n’hésite pas à utiliser l’écrit si cela te permet d’être plus à l’aise. Cela te permet en plus d’utiliser des formules de politesse toutes faites et de ne pas risquer de céder sous la pression de ton interlocuteur, qui pourrait plus facilement contrer tes arguments en étant en face de toi. Par écrit, un non, c’est un non clair.
7. Propose une alternative : en fonction de la demande et du contexte, si cela te semble possible, tu peux proposer une alternative qui pourrait te convenir ou demander à ton interlocuteur s’il n’y a pas une autre façon par laquelle tu pourrais contribuer, mais en respectant mieux tes besoins et tes limites. Par exemple, si c’est par manque de temps que tu dis non, tu peux suggérer de t’enlever une autre tâche afin de pouvoir faire entrer la nouvelle demande dans ton planning. Attention toutefois à ne pas proposer une alternative qui ne te convient pas vraiment, juste pour faire plaisir ; cela reviendrait alors en fait à dire oui !
Quelques formulations
Si tu as du mal à savoir comment répondre à une demande en disant “non”, tout en restant poli, courtois et en remerciant ton interlocuteur, je te propose quelques exemples de formulations possibles toutes faites.
💡Lorsqu’on te sollicite pour quelque chose qui ne rentre pas dans tes compétences : dis-le clairement.
Et si tu as une personne de confiance vers qui le rediriger pour son besoin, recommande-lui. C’est du win-win : tu ne laisses pas tomber cette personne et tu permets à l’un de tes pairs de faire valoir sa zone de génie.
“Je peux te recommander…”
💡Lorsqu’une demande sort du cadre initial, il est important de rappeler les bases qui ont été actées.
Tu peux évidemment exprimer le plaisir que tu auras à répondre à sa nouvelle demande tout en indiquant ce que ça implique en termes de modalités et de temps supplémentaire à dégager.
“Je me dois de te rappeler…”
💡Présenter ton refus en disant que tu t’es fixé une règle exclut le fait que ce soit la demande en elle-même qui pose problème ou ne soit pas recevable. Ce sont des règles que tu t’es toi-même fixées pour telle ou telle raison.
“Je me suis fixé telle règle…”
💡Tu peux aussi choisir d’expliquer que tu t’es promis de ne plus prendre de nouveaux engagements tant que tu n’as pas traité tes priorités actuelles, ou avant d’avoir terminé tel projet, ou d’avoir eu l’occasion de te reposer et de retrouver ton énergie.
“Je me suis promis de…”
💡Tu peux simplement dire que “Je dois passer mon tour pour cette fois”. En présentant ton refus de cette manière, tu vas pouvoir expliquer que tu es déjà trop sollicité(e), engagé(e) ailleurs ou que ton emploi du temps actuel ne te permet pas d’accepter.
Tu peux également ajouter que, dans ce contexte, tu ne serais pas en mesure de donner à cette proposition toute l’attention / le soin / la qualité qu’elle mérite. Simple, vrai, efficace et valorisant.
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Une culture du non
La dernière raison pour laquelle je veux t’encourager à oser dire non, c’est que c’est quelque chose de difficile pour beaucoup de monde. Et du coup, les gens ont l’habitude qu’on leur dise oui ; c’est la norme de dire oui à tout. Mais continuer à dire oui à tout, c’est aussi continuer à envoyer le message qu’il est normal de nous en demander toujours plus.
Si le gouvernement nous impose de nouvelles mesures, comme faire des heures collaboratives en plus, devoir travailler plus pour le même salaire, ou si c’est ta direction qui te demande de prendre une tâche de plus sur tes épaules déjà chargées, et que tu acceptes, tu entretiens cette idée qu’on peut en demander plus à tout le monde.
Quand je dis non à une demande, je pense donc que je ne le fais pas que pour moi ; j’espère participer à la réalisation collective qu’on ne peut pas toujours nous en demander plus, sans rien enlever en retour, et qu’il va falloir trouver d’autres solutions. Dire non, c’est participer à un changement de culture dans notre monde scolaire. Jusqu’ici, il me semble qu’on trouve beaucoup trop “normal” d’en demander toujours plus aux profs. Et en même temps, n’est-ce pas normal, en tant que dirigeant, de continuer à le faire, si de l’autre côté, on continue à dire “oui” ?
Osons dire non. Pour nous, et pour les autres.
Car dire non, c’est nous dire oui, à nous. À nos envies. À nos priorités. Et pas à celles des autres.
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