Pourquoi & comment utiliser des flashcards

Aujourd’hui, on va explorer l’utilisation des flashcards pour aider nos élèves à mémoriser. Mais pour comprendre pourquoi on va les utiliser d’une certaine manière, il faut d’abord revenir sur le fonctionnement de l’apprentissage et donc sur le fonctionnement du cerveau.


Quand on veut apprendre quelque chose sur le long terme, on doit lutter contre l’oubli. L’oubli est un phénomène naturel. Pour le contrer, il faut mettre en place des stratégies de consolidation mnésique : il faut activement faire l’effort d’envoyer ce dont on veut se souvenir dans notre mémoire sémantique à long terme.


Ce sont les études pionnières du psychologue Hermann Ebbinghaus (1850-1909) qui ont montré que « avec un nombre considérable de répétitions, il est bien plus avantageux de les répartir de manière appropriée sur une période de temps plutôt que de les regrouper en une seule session ». Il a inventé la technique de reprise à rythme expansé, c’est-à-dire le fait de répéter plusieurs fois ce que l’on veut apprendre en espaçant les répétitions de plus en plus dans le temps (après 10 minutes, 1 jour, 2 jours, 5 jours, une semaine, 2 semaines, 1 mois, etc.).


Il faut donc encourager le principe de répétition espacée et la récupération en mémoire de l’information pour ancrer l’information dans la mémoire à long terme.


Une autre notion importante dont il faut se souvenir, c’est que l’apprentissage se fait en 3 phases : d’abord on apprend des savoirs, puis des savoir-faire, et enfin on peut combiner savoirs et savoir-faire pour apprendre des compétences.


En fonction du type d’école dans lequel on travaille, ou en fonction de notre style d’enseignement, on peut parfois favoriser une de ces trois phases au détriment d’une autre. Si tu fais partie de celles et ceux qui ont tendance à négliger la partie « apprentissage des savoirs » au profit des savoir-faire ou des compétences, l’utilisation des flashcards peut être une bonne façon de t’inciter à faire un focus sur les savoirs. Les flashcards sont idéales pour aider les élèves à ancrer les savoirs avant de se lancer dans leur application.


Un autre principe important pour fournir de bons outils de mémorisation aux élèves, c’est de savoir que le cerveau apprend mieux en se questionnant et en expliquant, plutôt qu’en lisant ou en relisant. Il faudrait donc inciter les élèves à se poser des questions lorsqu’ils révisent, et à tenter d’y répondre en formulant des explications.


Pour résumer tout ça, pour bien apprendre sur le long terme, il faudrait répéter l’information souvent, en l’espaçant de plus en plus, respecter l’ordre des 3 phases d’apprentissage en commençant par ancrer les savoirs, et préférer l’utilisation des questions lors de la mémorisation.


Et c’est là que les flashcards entrent en jeu.



C’est quoi une flashcard ?

C’est une carte double face sur laquelle on place un concept, une information. Au recto, on pose une question et au verso, on indique la réponse à la question. Les questions et les réponses peuvent avoir différentes formes : mot, phrase, image, son, nombres, définitions, formules chimiques, formules mathématiques…


Les flashcards doivent être conçues en respectant quelques principes généraux :

  • Elles doivent contenir uniquement des informations courtes et simples.
  • Il faut qu’il n’y ai qu’une seule notion par carte.
  • Elles sont complémentaires aux fiches de révisions, qui sont plus complètes et permettent de faire des liens entre les notions.


Pour qu’une flashcard soit efficace, il faut qu’elle ne contienne qu’une question précise et ciblée, avec une réponse unique et courte. L’élève doit être capable de déterminer le type de réponse attendu en lisant la question, et il doit pouvoir dire avec certitude si sa réponse est correcte ou non. Des flashcards conçues ainsi permettent un apprentissage plus efficace, car il est plus facile de retenir un ensemble de contenus simples plutôt qu’un seul contenu complexe.


Si l’on veut faire légender un schéma de cellule, il sera plus pertinent de réaliser 10 flashcards demandant à chaque fois de légender une seule chose, plutôt qu’une flashcard demandant de légender 10 choses. Si l’élève se trompe sur un élément, il ne devra recommencer qu’une seule flashcard si les 10 éléments sont séparés, ce qui est plus efficace vu qu’il se concentre sur l’élément qu’il maîtrise le moins. C’est également plus efficace pour les 9 éléments dont il se souvenait, car ils devront être récupérés avec un espacement plus important, ce qui favorise la rétention à long terme.



L’utilisation des flashcards peut aussi jouer un rôle significatif dans la motivation des élèves. Les flashcards transforment le processus de révision en une activité plus interactive, loin de la monotonie de la simple relecture ou du surlignage, qui sont en plus peu efficaces. En permettant aux élèves de tester leurs connaissances de manière ludique et autonome, les flashcards introduisent un aspect de défi personnel qui peut rendre l'apprentissage plus engageant.


Pour rendre l'utilisation des flashcards encore plus motivante, voici quelques idées :

  • Introduire des jeux : Par exemple, transformer les révisions en une compétition amicale en classe, où les élèves gagnent des points en répondant correctement aux flashcards. Cela peut se faire individuellement ou en groupes, ce qui favorise aussi la collaboration et l’esprit d’équipe.
  • Utiliser des applications numériques : Les outils numériques permettent d'intégrer des éléments de gamification, tels que des scores, des badges et des niveaux à débloquer, ce qui motive davantage les élèves. De plus, l’aspect multimédia (images, sons, vidéos) rend les cartes plus attractives.
  • Proposer des défis quotidiens ou hebdomadaires : Par exemple, fixer un objectif de nombre de flashcards à maîtriser chaque semaine peut encourager une révision régulière.


En rendant l’apprentissage plus dynamique et interactif, les flashcards deviennent plus qu’un simple outil de mémorisation ; elles deviennent une source de plaisir et de satisfaction, ce qui est essentiel pour maintenir la motivation des élèves sur le long terme.



On pourrait se demander si apprendre avec des flashcards ne risque pas de nous faire perdre la capacité à relier les informations entre elles pour former des réponses plus complexes. C'est une inquiétude légitime, mais en réalité, utiliser des flashcards avec des questions simples présente plusieurs avantages :


Tout d'abord, cela rend la mémorisation et l'espacement des révisions plus efficaces. En multipliant les questions, on crée plus de points d'entrée et de connexions entre les informations. Cela nous permet de récupérer ces informations plus facilement et de manière plus flexible, en s'adaptant précisément à ce qui est demandé.


Ensuite, contrairement à l'apprentissage d'un paragraphe complexe en bloc, les flashcards nous aident à retenir les éléments de connaissance individuels et leurs liens, plutôt qu'une structure rigide. Cela évite aussi de surcharger notre mémoire de travail avec une syntaxe inutile.


Enfin, les flashcards simples nous permettent de lutter contre le phénomène d'interférence. C'est ce qui se produit quand on apprend des éléments similaires et qu'ils se mélangent dans notre mémoire, entraînant des oublis ou des erreurs. En utilisant des flashcards précises et ciblées, on réduit ce risque d'ambiguïté et on renforce notre apprentissage.


Donc, n’ayons pas peur d'utiliser des flashcards avec des questions simples. Elles sont un outil puissant pour consolider les connaissances et les rendre plus facilement accessibles quand on en a besoin.



On remarque par contre que les flashcards ne permettent pas d’apprendre des concepts complexes, de faire des liens, de savoir comment résoudre un problème ou encore de comprendre la matière. Pour utiliser correctement des flashcards, il faut d’abord avoir compris la matière, en ayant assisté au cours de manière attentive.


Parfois, on peut être tenté d'apprendre par cœur des informations sans vraiment les comprendre, en utilisant directement des flashcards. Mais cette approche s'avère peu efficace. Il faut savoir que comprendre et apprendre sont deux processus mentaux différents, bien qu'ils se chevauchent un peu. La compréhension, c'est ce qui se passe dans l'instant présent, en utilisant notre mémoire de travail. L'apprentissage, lui, vise le long terme et fait appel à notre mémoire à long terme.


Quand on essaie d'apprendre quelque chose qu'on n'a pas bien compris, on se complique la tâche. Ça demande beaucoup plus d'énergie et d'efforts. Et le pire, c'est qu'il n'y a aucune garantie que l'on finira par comprendre en apprenant par cœur. Au contraire, quand on comprend bien quelque chose, on a une vue d'ensemble qui facilite l'apprentissage.


Le plus gros risque quand on apprend sans comprendre, c'est que même si on arrive à mémoriser l'information, elle risque de ne pas rester longtemps dans notre mémoire et d'être difficile à utiliser.

Pourquoi ? Eh bien une information apprise sans être comprise, c'est comme un bout de puzzle isolé. Elle n'est pas bien connectée à nos autres connaissances, donc on risque de l'oublier rapidement. En revanche, une information qu'on a bien comprise s'intègre parfaitement dans notre puzzle mental. Elle est plus durable et on peut facilement la retrouver quand on en a besoin.


Quand on apprend sans comprendre, on risque de simplement répéter l'information telle quelle, sans pouvoir vraiment l'appliquer ou l'adapter à de nouvelles situations.


De plus, il est plus difficile de se rappeler une information qu'on n'a pas comprise. C'est comme si on n'avait qu'une seule clé pour y accéder, alors qu'une information bien comprise peut être récupérée de plein de façons différentes.


Enfin, quand on ne comprend pas bien, on a du mal à faire le tri entre ce qui est important et ce qui ne l'est pas. On risque donc de perdre du temps à essayer d'apprendre des choses qui ne sont pas vraiment utiles.


Bien comprendre en profondeur nécessite d’avoir appris et intégré les bases. Bien apprendre nécessite d’avoir bien compris. Il est donc impératif d’utiliser une démarche itérative et incrémentielle.


Il est important de comprendre tout ça pour ne pas inciter nos élèves à se lancer dans de la mémorisation avec des flashcards s’ils n’ont pas d’abord compris la matière vue.



Pratiques en classe :

Déjà, pour favoriser la bonne utilisation des flashcards par nos élèves, on peut mettre en place certaines pratiques dans nos classes. Ce n’est pas toujours simple en fonction du temps dont on dispose, ou des habitudes déjà mises en place, mais cela peut grandement aider nos élèves pour les familiariser avec l’utilisation des flashcards.

  • Avant toute chose, il faut absolument prendre le temps d’expliquer aux élèves comment bien apprendre avec des flashcards ; il ne suffit pas de lire la question, de retourner la carte et de lire la réponse. Non, il faut prendre le temps de faire une pause AVANT de retourner la carte, et de faire l’effort de se remémorer la réponse que l’on croit être la bonne. Et c’est seulement à ce moment-là que l’on peut retourner la carte et vérifier si la réponse qu’on a formulée est correcte ou pas. Si elle est fausse, alors la carte retourne à l’arrière de la pile. Si elle est correcte, on peut sortir la carte de la pile à revoir ce jour-là. Et on continue à passer toutes la pile de cartes en revue, jusqu’à ce qu’on ai réussi à répondre correctement une fois à chaque carte. Ensuite, on recommence le même processus le lendemain.
  • Pour commencer, on peut planifier un moment durant le cours (à la fin, par exemple) pour permettre aux élèves d’apprendre les notions du cours avec des flashcards. En ritualisant le moment, cela deviendra une habitude de travail pour nos élèves, qu’ils pourront prolonger chez eux ou même dans d’autres cours.
  • Il faudrait prévoir d’apprendre régulièrement les notions au sein d’un chapitre, dans l’ordre dans lequel on voit les choses dans le chapitre, sans mélanger les différents apprentissages. C’est en apprenant régulièrement qu’on peut efficacement découper la matière à apprendre en petites portions digestes. Chaque nouveau passage à travers les flashcards, auxquelles on ajoute petit à petit les nouvelles notions vues, permet de revoir ce qu’on a appris avant et d’affiner sa compréhension petit à petit, tout en ajoutant de nouveaux morceaux. Ce n’est que dans un second temps qu’on peut utiliser un processus de récupération en entremêlant les savoirs à récupérer au sein d’un même cours, par exemple pour préparer une évaluation finale.
  • Au départ, il faudrait créer nous-mêmes des outils de mémorisation active, dont des flashcards sous une forme ou une autre (flashcards papier, numériques, listes de questions/réponses, fiches de révisions plus complètes…) que l’élève peut utiliser en autonomie. Il ne faut pas croire que les élèves sont capable dès le départ de créer eux-mêmes de flashcards s’ils n’ont pas déjà l’habitude d’en utiliser ; c’est leur demander trop de travail nouveau en une fois.


Recommandations pour créer des flashcards :

C’est d’ailleurs une question tout à fait légitime ; est-ce qu’il vaut mieux laisser nos élèves créer leurs propres flashcards, histoire de nous éviter la surcharge de travail que cela va nous imposer, ou bien est-ce à nous de créer des flashcards pour nos élèves ?


Eh bien pas de bol pour nous, mais c’est plus équitable et efficace quand ce sont les enseignants qui rédigent les flashcards pour les élèves… au moins au début. Rédiger des questions pertinentes, simples et efficaces, et surtout des réponses correctes, ce n’est pas si simple que ça pour un élève. Déjà, il faut qu’il ait parfaitement compris la matière pour être sûr de ne pas faire d’erreur. Il faut qu’il soit exhaustif dans le contenu qu’il met dans les flashcards pour être sûr de couvrir toute la matière sur laquelle on va l’interroger. Et surtout, le gros défaut, c’est que ce sont les meilleurs élèves qui vont créer les meilleures flashcards, puisque ce sont eux qui maîtrisent le mieux le contenu et les attendus du cours. Et donc, les moins bons élèves auront encore une fois un désavantage puisqu’ils concevront de moins bonnes flashcards.


Concevoir ses propres flashcards reste cependant plus efficace que d’utiliser des flashcards conçues par quelqu’un d’autre, car on peut personnaliser les flashcards avec nos connaissances, nos expériences, et se focaliser sur les savoirs que l’on maîtrise le moins. Le processus de création permet d’approfondir notre compréhension et est donc bénéfique, mais il faut avant tout être sûr d’être compétent dans la création de flashcards et d’avoir une certaine expertise dans le sujet en question, ce qui n’est pas le cas de la majorité des élèves.



Avantage des flashcards numériques :

Vu la charge de travail que constitue la création de flashcards, je vais te parler des avantages de créer des flashcards numériques plutôt que sur papier, car avec toutes les recommandations que j’énonce depuis le début de l’épisode, tu te dis que c’est peut-être une tâche beaucoup trop compliquée et chronophage que d’arriver à créer des bonnes flashcards pour tes élèves.


Avoir des flashcards numériques, cela permet de :

  • S’entraîner depuis un ordinateur, une tablette ou un smartphone, sans risquer de perdre les flashcards papiers fournies par l’enseignant.
  • L’élève peut s’entrainer n’importe où si les flashcards sont accessibles depuis son smartphone, et donc profiter de certains moments d’habitude peu productifs, comme les trajets en transports en commun par exemple, pour créer une habitude d’étude.
  • Les flashcards numériques permettent d’intégrer des éléments multimédias (images, audio).
  • On peut créer ou faire créer des cartes aux élèves sans coût financier, sans devoir passer par une imprimante et sans moment de découpe, ce qui serait nécessaire avec des flashcards papier.
  • Et enfin, cela permet de mutualiser des cartes de mémorisation avec des collègues et donc de rendre la création plus efficace grâce au partage de ressources.


Logiciels de créations de flashcards :

Il ne reste donc plus qu’à choisir l’outil avec lequel nous allons créer nos flashcards numériques. Je t’en présente quelques-uns, mais il en existe sûrement d’autres tout aussi performants.


  • BookWidget : outil en ligne qui nécessite une inscription et un abonnement payant (55€/an pour les profs) et qui permet de créer énormément de quiz de types différents, dont des flashcards. Il faut un peu de temps de prise en main au début car il y a beaucoup de possibilités, plein de paramètres possibles et je trouve que leur plateforme n’est pas la plus intuitive, mais c’est quand même celle que j’utilise car elle permet de créer un nombre incroyable de quiz différents, et en plus l’outil intègre facilement les formules chimiques ou mathématiques, et pour les fans de LaTeX, on peut écrire nos questions/réponses en LaTeX ! Donc pas mal pour les profs de sciences. Les élèves peuvent s’entraîner en indiquant quelles cartes sont réussies ou non, et recommencer ensuite uniquement les cartes ratées, ce qui est un gros plus je trouve.


  • Anki : un logiciel libre qu’il faut télécharger, et que j’ai tenté de tester, mais cela me semblait fort difficile à utiliser au départ, donc j’ai abandonné l’idée car je suis déjà familiarisée avec un autre outil qui me convient. Mais de ce que j’ai lu, Anki peut être un gros atout pour les élèves car ils peuvent réviser en un seul et même endroit toutes les flashcards fournies par leurs professeurs de différentes matières, et la gestion des flashcards réussies ou ratées est top, car Anki intègre un algorithme d’espacement automatique des différentes flashcards, en fonction de leur réussite ou non. Donc l’utilisateur n’a plus à choisir quelles flashcards réviser, c’est Anki qui automatise tout ça.


  • Digiflashcards : outil de LaDigitale qui est un service libre en ligne qui ne demande aucune inscription. On peut facilement créer des flashcards numériques, mais l’outil ne gère pas les cartes réussies ou ratées par les élèves, comme certains autres outils, ce que je trouve dommage.


  • Quizlet et Wooflash : outils en ligne qui permettent de générer des flashcards avec l’aide de l’IA pour étudier. Je ne les utilise pas mais je sais que des collègues les utilisent régulièrement, et j’ai longtemps utilisé Wooclap, qui est le grand frère de Wooflash et qui permet de générer des quiz.


Au final, il faut se choisir un outil et essayer de rester dessus pour ne pas s’éparpiller et devoir refaire toutes ses flashcards une fois qu’on passe sur un nouvel outil. Si tu n’as pas encore d’outil de prédilection, essaie de demander à tes collègues directs s’ils n’en utilisent pas déjà un, car ça sera plus facile de collaborer si tout le monde travaille sur le même outil. C’est aussi plus simple pour les élèves que tous leurs enseignants leur partagent les mêmes ressources.



Aide à la création avec l’IA :

Créer des flashcards pour ses élèves, cela prend du temps, et ce n’est pas forcément une tâche passionnante. On peut donc assez facilement déléguer cette tâche à une IA générative, comme ChatGPT. L’IA peut simplement générer des idées de questions ainsi que les réponses à mettre sur les flashcards, mais elle peut aussi nous aider à créer un fichier CSV que l’on peut directement importer sur beaucoup d’outils de création de flashcards.


Par exemple, si tu utilises BookWidget comme moi, il est possible d’importer un document CSV qui contient dans une colonne toutes les questions à poser (le recto de chaque carte) et dans une deuxième colonne toutes les réponses (le verso de la carte). Tu peux créer toi-même le document CSV sans utiliser l’IA, ce qui facilite déjà la création des cartes car il est plus rapide de tout écrire dans un même document, plutôt que de créer manuellement chacune des cartes. Mais tu peux aussi faire générer directement le document par ChatGPT, car maintenant la version 4o permet de créer directement des fichiers que l’on peut télécharger ensuite. J’ai fait quelques tests, et souvent tout fonctionne très bien, mais parfois le fichier créé ne correspond pas tout à fait à notre demande, il faut donc essayer d’être le plus clair possible dans les instructions qu’on donne à ChatGPT pour générer le document.


On peut encore aller plus loin en fournissant notre cours à ChatGPT et en lui demandant de créer les flashcards en se basant sur le contenu du cours, comme ça on est vraiment sûr que ce qu’on demande de réviser correspond exactement à ce qu’on a enseigné.

Si tu veux tester, il te faut te connecter sur ChatGPT et vérifier que tu utilises la version 4o (c’est affiché en haut de la page). Tu lui donnes ton fichier de cours et tu lui expliques que tu souhaites un certain nombre de flashcards sur le sujet. Je te donne le prompt que j’ai utilisé et qui a permis de générer instantanément le fichier CSV à importer après dans BookWidget :


“Tu es un expert en neurosciences et en enseignement de la chimie. Tu dois m'aider à rédiger 30 flashcards pour aider les élèves à apprendre le chapitre de cours que je te fournis. Concentre-toi sur les notions les plus importantes et crée des flashcards pertinentes et efficaces. Écris les questions et les réponses des flashcards directement dans un fichier CSV contenant 2 colonnes :

  • la 1e colonne a pour titre "Front" et doit contenir toutes les questions,
  • la 2e colonne a pour titre "Back" et doit contenir toutes les réponses.

Tu rédiges toutes les questions et les réponses en français, et tu vérifies qu'il n'y a pas d'erreurs scientifiques, c'est très important !! Sinon les élèves vont apprendre des erreurs... je compte sur toi !”


Tu peux utiliser directement le robot personnel que j’ai créé avec ce prompt. Il suffit de lui envoyer ton fichier de cours et de le laisser travailler. Après quelques minutes (c’est long d’écrire tout le fichier), il va te sortir le fichier CSV tout fait à télécharger ! Avec un compte gratuit, le nombre de requêtes est limité dans le temps, il ne faut donc pas faire plein de demandes d’affilée, sinon tu risques de recevoir un petit message qui t’invitera à attendre quelques heures avant de continuer. Mais tu peux l’utiliser à l’infini si tu attends un peu entre chaque utilisation.


Et voilà, on a fait un joli tour d’horizon de tout ce qu’il faut savoir pour utiliser efficacement des flashcards !



Checklist de la réalisation des flashcards

  • J’ai complètement compris la matière avant de faire mes flashcards ou de les étudier.
  • Je choisis un système de flashcards (papier ou électronique)
  • Lorsque je fais des flashcards, je les numérote pour pouvoir retrouver l’ordre initial si nécessaire.
  • La première fois que j’apprends mes flashcards, je le fais dans l’ordre de départ.
  • Je respecte le principe d’information minimale des flashcards.
  • La question précise exactement la forme attendue de la réponse (je suis raisonnablement certain d’avoir la bonne réponse ou de ne pas l’avoir quand je réponds).
  • Lorsque je ne suis pas capable de répondre à une flashcard, je la replace à la fin du paquet.
  • Je limite les listes dans les réponses (pas de carte mentale, pas plus de cinq éléments dans une liste ordonnée et pas de hiérarchie à plus de trois niveaux)
  • J’évite les redondances (pas devoir donner deux fois la même réponse)
  • J’inclus des demandes d’exemples dans les questions sur les concepts abstraits.
  • Quand c’est possible et pertinent, je fais des paires de flashcards où la question de la première devient la réponse de la seconde et inversement.
  • J’utilise des flashcards avec des textes à compléter pour le vocabulaire spécifique.
  • Je propose des assertions à corriger comme questions de flashcards.
  • Si j’utilise une figure à légender, je fais une flashcard par élément à légender.
  • Je ne considère pas que mes élèves sont capables de faire des flashcards et de les étudier correctement. Je leur apprends à le faire en prenant le temps nécessaire quitte à leur fournir les flashcards dans un premier temps.
  • Il devient utile de faire des flashcards soi-même quand on maitrise complètement la technique (ça peut prendre plusieurs années pour des élèves).
  • Je ne lis jamais la réponse d’une flashcard sans essayer d’y répondre avant. Je ne range jamais une flashcard sans être capable d’y répondre de mémoire.
  • Lorsque j’ai été capable de donner les réponses de tout un paquet de flashcards, je les mélange dès la fois suivante.
  • Je mélange les flashcards de chapitres pour lesquels je vais être interrogé en même temps, je ne mélange pas les flashcards de deux cours différents.
  • Pour retenir durablement mes flashcards, je dois les avoir oubliées quasiment quatre fois, par conséquent, je dois les revoir au moins quatre fois sur des jours différents en espaçant de plus en plus si possible.

Sources

Ressources

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