7 astuces pour implémenter des micro-tests efficacement

Les micro-tests, je t'en ai déjà parlé : c’est la meilleure routine que j’ai pu implémenter dans mes différentes classes, et je ne peux que te la recommander !

A chaque entrée en classe, les 5 premières minutes sont consacrées à un micro-test sur le contenu du cours précédent. Super idée, que tu te dis ! Mais… comment mettre ça en place efficacement et sans crouler sous les corrections, si je me retrouve avec des corrections à faire pour TOUS mes cours ? Je te donne ici 7 règles à suivre pour y arriver.

1. Être régulier et persistant

Pour qu’une habitude se mette en place, il faut du temps et de la persévérance. Au début, tes élèves vont râler. Ils ne vont pas respecter les règles. Ils vont oublier. C’est normal !

Il faut prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour instaurer cette nouvelle habitude et qu’elle devienne normale dans la vie scolaire des élèves. Le plus important, c’est que tu t’y accroches et que tu ne changes pas d’avis, juste parce que les élèves essaient de te faire changer d’avis. Ils finiront par comprendre que tu es sûr de toi et que, quoi qu’ils disent ou quoi qu’ils fassent, ils devront s’y coller jusqu’à la fin de l’année !

2. Corriger le jour-même (et si possible, durant le cours)

Une évaluation par cours, aussi petite soit-elle, ça peut faire une belle pile de corrections en fin de semaine si on n’y prend pas garde ! Mon conseil : corrige tout le plus vite possible, et au moins le jour même, pour ne rien ramener chez toi.

Pour la majorité des cours, tu devrais même être capable de corriger tous les micro-tests DURANT le cours. Pour y arriver, il faut penser à deux points importants à l’avance : poser des questions avec une réponse très courte (un seul mot ou un seul petit calcul, c’est l’idéal), et organiser sa séance de cours en prévoyant un moment de travail en autonomie où les élèves n’ont pas besoin de toi, et où tu es donc libre de faire tes corrections.

3. Ne pas faire de photocopies

La course devant la photocopieuse le matin ou juste avant ton cours, c’est une pratique à fuir à toutes jambes ! Pour l’éviter, le meilleur moyen, c’est simplement de ne pas faire de photocopies.

Oui, mais comment je fais pour distribuer des évaluations à mes élèves alors, me demandes-tu ? Et bien, comme ce sont des questions toutes simples, je te réponds que c’est le moment de changer ta pratique : si tu es fan du numérique et que ta classe dispose d’un projecteur, écris les questions sur une slide que tu projettes durant le micro-test. Les élèves n’ont qu’à noter le numéro de la question et la réponse à côté.

Si tu n’as pas accès facilement à un projecteur, tu peux simplement les écrire au tableau avant que les élèves n’entrent en classe ou, encore plus simple, énoncer oralement les questions. Gain de temps & économies de papier à la clé !

J'encourage les élèves à garder la feuille sur laquelle ils notent leur réponse cours après cours pour limiter encore l'utilisation de papier.

4. Laisser les élèves utiliser leurs notes

Si tu as des élèves qui ressemblent aux miens, tu dois probablement galérer pour qu’ils prennent des notes correctes. Et qu’ils aient leurs notes du cours précédent avec eux en classe. Et pour certains, qu’ils prennent des notes qu’ils soient eux-mêmes capables de relire.

Un élève ne voit probablement pas l’intérêt de prendre des notes s’il ne doit pas les réutiliser plus tard. Je te l’accorde, ils sont censés étudier leur évaluation grâce à leurs notes. Mais soyons clairs ; nous sommes au 21e siècle, et les élèves savent très bien utiliser internet ou tout un tas d’applications de partage de documents pour utiliser les notes d’autres élèves ou des cours disponibles en ligne pour préparer leur évaluation.

Le seul moyen d’améliorer leur prise de note personnelle est donc de leur laisser utiliser cette prise de note en classe. Les micro-tests sont le moment idéal pour que l’élève puisse tester sa prise de note : est-elle complète ? Est-ce que je peux trouver toutes les notions du micro-test dans mes notes ? Est-ce qu’elles sont compréhensibles ? Est-ce que je comprends ce que j’ai voulu écrire ?

Évidemment, libre à toi de faire certains micro-tests avec notes, et d’autres sans notes, en fonction de la matière vue ou des questions posées. Ou encore de permettre à certains élèves d’utiliser leurs notes et d’autres non (cela peut être un aménagement pour certains élèves avec des difficultés).

5. Respecter le timing prévu

5 minutes, c’est court ! Et les élèves en retard ou lents à s’installer s’en rendront vite compte. Pour éviter la galère de devoir attendre devant chaque élève qui est « juste en train de terminer sa phrase et d’écrire son nom sur la copie s’il vous plait madame » avant de pouvoir prendre sa copie, et de perdre les 5 minutes suivantes de ton cours à relever les copies de tout le monde, alors que le bruit s’installe puisque tout le monde a fini et attend que le cours commence, voici mon astuce : installer un minuteur avec une sonnerie au bout des 5 minutes.

Une fois que le temps est écoulé, les élèves posent leur bic et font passer leur copie à leur voisin. Il te suffit alors de collecter les copies en bout de rangée, ce qui facilite en plus la redistribution plus tard dans le cours puisque les copies seront dans l’ordre des places des élèves ! De nouveau, ça risque d’être compliqué à implémenter au début, mais il faut être strict et refuser la moindre copie qui n’arriverait pas dans la pile !

Pour les élèves qui ont des aménagements raisonnables ou qui ont simplement besoin de temps en plus, je trouve qu’il est beaucoup plus compliqué de modifier le temps que de modifier le nombre de questions auquel l’élève doit répondre. Je te conseille donc de permettre à ces élèves-là de ne répondre qu’à une question sur deux, par exemple. Si tu prévois 5 questions pour 5 minutes, tu peux décider qu’ils doivent répondre uniquement aux trois premières questions, ou uniquement aux questions impaires.

A toi de décider ce qui est le plus logique en fonction de ta façon d’écrire les questions (dans l’ordre du cours, de la plus facile à la plus difficile, etc…). Choisi une règle pour toute l’année, et tes élèves sauront toujours ce qu’ils doivent faire !

6. Tant pis pour les absents

Lorsqu’un élève est absent le jour d’une évaluation, l’habitude est de trouver un autre moment pour lui faire passer l’évaluation (les habitudes varient en fonction des écoles). Mais lorsqu’il y a une évaluation à TOUS les cours, ce n’est pas grave si un élève ne passe pas une évaluation de temps en temps. Il ne faut donc pas perdre son temps et son énergie à courir après les élèves absents pour qu’ils passent les micro-tests. Et comme tu n’as pas fait de photocopies avec les questions, il ne te restera pas de piles de questions inutilisées qui vont venir encombrer ton bureau ou ton sac !

7. Faire respecter le silence

Les 5 minutes doivent se dérouler dans le silence complet. Il faut donc déterminer un moment clair de début et de fin. On a déjà réglé le problème de la fin avec la sonnerie d’un minuteur. Pour le début, cela peut être une sonnerie si c’est l’usage dans ton école ; c’est probablement la solution la plus facile.

Pour ma part, je ne peux pas utiliser cette solution car mon école fait sonner la sonnerie 5 minutes avant le début du cours. J’ai donc choisi d’utiliser la fermeture de la porte de la classe comme déclencheur : les élèves entrent en classe, et lorsque l’heure du début du cours arrive, je ferme la porte et j’affiche ou j’énonce les questions.

Si un élève en retard arrive devant une porte fermée, il est donc au courant que le micro-test a commencé et qu’il ne doit pas faire un bruit s’il entre en classe.

Durant les 5 minutes du micro-test, je n’autorise pas les élèves à parler du tout : on ne pose pas de questions, on ne demande rien à un voisin. Il faut être super strict là-dessus dès le départ. Ces 5 précieuses minutes où aucun élève ne nous dérange sont très utiles pour prendre les présences, ou encore pour noter des idées de questions pour d’autres micro-tests.

Si jamais un élève parle (et cela va très probablement arriver au début), il faut avoir prévu une sanction. Un exemple peut être d’empêcher cet élève d’utiliser ses notes. Un exemple beaucoup plus marquant est d’empêcher l’ensemble de la classe d’utiliser ses notes ; cela marquera à coup sûr les élèves, et ils feront tous beaucoup plus attention au silence la prochaine fois !

Avec ces 7 astuces, j'espère que tu te sens armé pour implémenter cette pratique dans tes classes ! N'hésite pas à me poser des questions si jamais tu veux des éclaircissements sur certains points.