La fin d’année se rapproche et, avec elle, la période des examens pour de nombreux élèves. Cette épreuve particulière leur est imposée, mais elle n’est pas forcément toujours bien gérée, que ce soit par les élèves eux-mêmes, leurs parents qui tentent de les accompagner comme ils peuvent, mais également par nous, leurs enseignants.
Comment peut-on faire, de notre côté, pour essayer de les aider au maximum ? Que ce soit pour l’examen qu’ils vont passer dans notre matière, mais aussi pour la gestion globale de la session d’examens, nous avons tous un rôle à jouer pour que cela se déroule avec le moins de stress possible et en maximisant leur réussite. Si tu es titulaire ou professeur principal d’une classe, tu peux profiter des moments de vie de classe ou de gestion de classe pour leur parler de comment gérer au mieux cette session d’examen. Pour t’y aider, j’ai rédigé un petit guide de préparation aux examens à donner directement aux élèves, et que tu peux parcourir avec eux en classe.
Tu peux télécharger ce guide en cliquant ici.
Pour commencer, la première chose à faire pour que les élèves puissent mieux apprendre, et ça vaut pour les sessions d’examen, mais également pour les évaluations tout au long de l’année, c’est de leur expliquer comment leur cerveau fonctionne lors d’un apprentissage. J’aime beaucoup utiliser l’analogie entre le cerveau et une forêt (que tu as déjà pu lire dans l'article "C’est quoi, apprendre ?". Je vais te la répéter encore une fois pour qu’elle s’ancre bien dans ton cerveau, et que tu puisses l’utiliser avec tes élèves :
Le cerveau peut être vu comme une forêt : apprendre, c’est créer et renforcer des sentiers spécifiques dans son cerveau (ce qu’on appelle un réseau de neurones). Au début d’un apprentissage, les sentiers ne sont pas encore créés au sein de ton cerveau, tout comme il n’existe pas de sentiers dans une forêt vierge. Il te faut marcher à travers les branches, les feuillages, écraser l’herbe et te faufiler pour avancer ; c’est difficile.
Plus on se balade dans une forêt, plus les sentiers seront marqués. Ils deviendront de plus en plus facile à suivre pour les balades suivantes. La marche sur ce sentier est beaucoup plus facile après de nombreux passages.
Dans ton cerveau, c’est la même chose : lors d’un nouvel apprentissage, des nouvelles connexions se font entre tes neurones et ce réseau de neurones va être activé à chaque fois que tu t’exerces sur cet apprentissage en particulier. Petit à petit, le chemin tracé par un nouvel apprentissage va être plus facile à utiliser, et tu auras plus facile à le mobiliser.
Par contre, si le sentier n’est plus emprunté pendant des mois, voire des années, celui-ci disparaît petit à petit ; les herbes vont repousser et la forêt va de nouveau être compliquée à parcourir. La force des connexions entre tes neurones va elle aussi s’affaiblir si un apprentissage n’est pas utilisé pendant longtemps.
Si tu cesses d’utiliser certaines connaissances ou compétences, les connexions neuronales se défont ; c’est le phénomène de l’oubli, qui est un fonctionnement tout à fait normal pour le cerveau, qui doit faire le tri entre les milliers d’informations qu’il reçoit chaque jour.
Du coup, pour faire comprendre à ton cerveau qu’une information particulière est importante à retenir, il faut lui renvoyer plusieurs fois l’information et la lui rappeler régulièrement. Chaque nouveau rappel va faire comprendre à ton cerveau que c’est vraiment une information importante, et elle sera donc mieux stockée.
Il n’y a donc pas de secret :
Pour être efficace dans ce rappel régulier des informations importantes à retenir, il est important d’avoir de bons outils d’organisation et de les utiliser correctement. On peut revenir avec les élèves sur l’importance d’utiliser un journal de classe, un agenda ou un calendrier pour planifier leurs apprentissages.
Une autre partie de notre fonctionnement sur laquelle je pense qu’il est important de sensibiliser les élèves, c’est le fait que certaines personnes sont “multitâches”. Les élèves essaient souvent de faire plusieurs choses en même temps, comme écouter de la musique tout en travaillant, relire un cours en regardant une série ou un film, ou encore faire des recherches sur internet avec tout un tas d’onglets ouverts, et donc en passant sans cesse d’une tâche à une autre. Cela ne concerne pas uniquement les élèves ; nous sommes bien évidemment tous concernés aussi ! Mais est-ce vraiment possible d’être multitâche et efficace dans les tâches que l’on réalise ?
La réponse à cette question dépend du type de tâches que l'on essaie de réaliser simultanément. Certaines tâches peuvent être effectuées efficacement ensemble, tandis que d'autres sont incompatibles.
Des études montrent que pour les tâches qui nécessitent une attention soutenue et une réflexion profonde, il est généralement inefficace de les faire simultanément. Par exemple, essayer de rédiger un rapport tout en écoutant une conférence ou en discutant avec quelqu'un est susceptible de conduire à une performance médiocre dans les deux tâches.
D'autres tâches, en revanche, peuvent être effectuées en même temps sans trop de difficulté. Par exemple, il est possible d'écouter de la musique tout en faisant une tâche répétitive qui ne nécessite pas beaucoup de réflexion, comme plier du linge.
Si tu as l’impression de pouvoir faire deux tâches compliquées simultanément, en réalité tu fais plutôt ce qu’on appelle du « switching » ; tu alternes rapidement entre les deux tâches, ce qui entraîne au final une fatigue cognitive à long terme à cause d’une surcharge attentionnelle importante. Ce n’est donc pas un processus à encourager.
Si tu restes persuadé que tu es multitâches et que tu veux garder ce mode de fonctionnement, cela risque de te faire perdre ta capacité à te concentrer pendant une longue période de temps sur une seule tâche.
C’est malheureusement ce qu’on observe de plus en plus de nos jours avec la multiplication des notifications sur nos outils numériques, qui nous encourage à sauter d’une activité à un autre. Tu as peut-être remarqué qu’il est compliqué pour tes élèves de rester concentrés sur ton cours durant toute l’heure de cours ; c’est peut-être en partie dû au fait qu’ils ne sont plus entraînés à rester concentrés aussi longtemps sur une même tâche.
Il est donc fondamental de se réserver des créneaux horaires pour travailler, en minimisant les distractions afin de rester concentré sur la tâche à effectuer. Et en parlant de distraction, je ne peux passer à côté de la distraction n°1 aujourd’hui : le smartphone. De nos jours, pour beaucoup d’entre nous, il est compliqué d’imaginer passer quelques heures loin de notre smartphone. Et pourtant, le smartphone est souvent considéré comme la première source de distraction, que ce soit en situation d’apprentissage ou non. Il permet un accès facile et rapide à toutes sortes d’informations et de nombreuses applications t’envoient régulièrement des notifications pour te prévenir que tu as reçu quelque chose, ou qu’une nouvelle information est à consulter. La première bonne pratique à adopter est donc de couper toutes les notifications de ces différentes applications, ou tout simplement de mettre ton téléphone en mode avion, afin de ne pas être dérangé.
Mais sais-tu que la simple présence de ton téléphone réduit ta capacité cognitive ? C’est ce qu’a montré une étude de 2017 dans laquelle on a divisé les participants en 3 groupes qui devaient chacun réaliser la même tâche exigeante d’un point de vue cognitif.
Les résultats obtenus sont moins bons quand le téléphone est sur la table ou dans la poche du participant que lorsqu’il est dans une autre pièce.
Cette étude a été réalisée avec un téléphone allumé et avec un téléphone éteint et a obtenu les mêmes tendances. La simple présence d’un téléphone semble réduire la capacité de traitement de l'information et la mémoire de travail de son propriétaire. Ils ont également constaté que plus une personne utilise son téléphone portable, plus elle est susceptible d'être distraite par sa présence. Les résultats suggèrent donc que la simple présence d'un smartphone peut avoir un impact négatif sur la performance cognitive, même si la personne ne l'utilise pas.
Des hypothèses pour expliquer ces résultats pourraient
être que tu es tenté de vérifier ton téléphone régulièrement, pour vérifier si tu ne loupes pas un appel, une notification ou une information, et également que tu es obligé de résister à la tentation de l’utiliser ce qui augmente ta surcharge cognitive.
En parlant de ces résultats à nos élèves, on peut les conseiller s’ils ont des difficultés à se passer de leur smartphone, en procédant par étapes successives :
Comme tout apprentissage, tu auras besoin de temps pour apprendre à te passer de ton téléphone, surtout si tu l’utilises très régulièrement.
Une fois que les élèves ont compris comment se mettre dans les meilleures conditions possibles pour réviser, il est temps de parler concrètement des méthodes de révision à utiliser.
Il existe de nombreuses méthodes pour réviser efficacement. Chacun a sa propre manière d'apprendre et de mémoriser les informations, il est donc important de trouver la méthode qui convient le mieux à chacun, tout en gardant en tête que toutes les méthodes ne se valent pas et qu’il faut faire un choix intelligent !
Voici quelques exemples de méthodes de révision très utilisées par les élèves :
Comme beaucoup d’élèves utilisent ces méthodes pour étudier, il est important de leur expliquer qu’elles constituent plutôt une perte de temps et qu’elles ne leur permettent pas d’apprendre efficacement. Ce sont les pires méthodes de révisions, d’après différentes études scientifiques.
De manière générale, si on s’ennuie en révisant, c’est qu’on n’utilise pas une technique efficace, car cette technique ne nous met pas réellement en activité face aux apprentissages. Il faut trouver une méthode qui mette le cerveau en action !
Voici quelques propositions de méthodes de révision efficaces :
Mais il n’y a pas que la technique choisie par l’élève qui est importante pour qu’ils apprennent bien ; encore faut-il qu’il sache exactement ce qu’ils doivent apprendre. Et là, c’est à nous de jouer !
Bien avant l’examen, il faut que chaque professeur transmette à ses élèves les attendus exacts pour leur examen : comment va-t-il se dérouler, à quels types de questions ils doivent s’attendre, quelle matière est primordiale et quelle matière ne sera pas présente à l’examen, si c’est le cas. S’il s’agit d’un examen écrit, il faut encourager les élèves à s’entraîner à rédiger des réponses écrites, alors que s’il s’agit d’un examen oral, il faut les encourager à s’exercer à expliquer oralement les concepts vus.
Je pourrais encore développer longtemps chacun des points abordés ici, que ce soit le fonctionnement du cerveau, les différentes techniques de révision ou encore l’organisation. Mais aujourd’hui, je vais m’arrêter là.
Je te rappelle que tu peux télécharger un guide de préparation aux examens que tu peux donner à tes élèves, qui contient tout ce dont j’ai parlé dans cet épisode et qui permet de mettre les élèves en action, grâce à quelques quiz et des moments de mises en pratique + une check-list finale pour que chaque élève puisse vérifier qu’il fait tout ce qui est en son pouvoir pour réussir sa session d’examen.
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